Comme des mouches, en Algérie, les généraux tombent un à un. C'est un secret de Polichinelle. Dernier en date, l'un des plus apprécié de le rue algérienne, le général-major Mohamed Kaidi (60 ans), chef de département « emploi et préparation à l'Etat-major de l'ANP». Un important trait d'union dit-on, entre l'Etat-major, justement et les chefs de régions. Comme nombre de ses alter-ego, eh bien... « autant en emporte le vent ». Désormais, il ne se la coule plus douce. La nouvelle est tombée comme un couperet ce mercredi 10 novembre et c'est un communiqué succinct du ministère de la Défense algérienne qui est venu confirmer ce que d'aucuns craignaient et qui passait pour être une folle rumeur : «Le Général de corps d'Armée Saïd Chengriha, chef d'Etat-major de l'Armée nationale populaire (ANP), a supervisé ce mercredi 10 novembre 2021, l'installation officielle du Général-Major Hasnat Belkacem, dans les fonctions de Chef du Département Emploi-Préparation par intérim, succédant au Général-Major Kaidi Mohammed». Belkacem Hasnat était auparavant inspecteur général de la Garde Républicaine. L'ANP un rouleau compresseur impitoyable Considéré comme le second personnage kaki indispensable, au sein de l'ANP, Kaidi a été victime de sa réputation de dandy et de jeune loup aux dents longues. Celui que nombre de gens, voyaient déjà au plus haut poste militaire de l'ANP, avait fait ses preuves durant les années de la décennie noire. Il avait été aux premières lignes de le lutte contre l'intégrisme islamiste armé, un tremplin vers des lendemains meilleurs dans le système des casernes en Algérie. Cette éviction brutale affaiblit de plus en plus une armée en proie à d'interminables luttes intestines, et intervient dans le contexte d'une situation complexe et compliquée. Il se murmure que son limogeage serait conséquent à la suite de l'affaire des camionneurs décédés dans la zone tampon près de Bir Lahlou. Un drame que le régime d'Alger volontiers et vite fait a imputé à nos vaillantes Forces Armées Royales (FAR) en les accusant faussement d'avoir utilisé des drones pour bombarder les camions. En réalité ce limogeage voire même l'arrestation de ce personnage fait suite à une longue réunion entre Kaidi et Chengriha dans la nuit de dimanche à lundi qui s'est tenue au siège de l'Etat-Major de l'ANP à Alger. Selon des médias algériens, Mohamed Kaidi a exprimer son désaccord sur la gestion de crise qui aurait suivi l'affaire des camionneurs et sur les doutes quant à la véracité de la chose tant les données présentées par l'ANP tenaient du farfelu. Et pour reprendre l'expression appropriée à cette situation, le plus jeune des généraux algériens en a pris pour son grade. Kaidi victime de l'affaire des camionneurs Pour justifier cette éviction issue d'un scénario digne de « La nuit des généraux » les arguments ne manqueront pas aux autres généraux grabataires et à leur tête celui qui fait dans sa culotte, le patron de l'institution militaire algérienne, l'ANP, Said Chengriha en personne. C'est ainsi que l'on a accusé ou accusera Kaidi d'être mêlé au scandale du général-major Abdelhamid Ghriss, ex-secrétaire général du ministère de la Défense, qui croupit depuis juillet dernier dans l'une des innombrables geôles militaires algériennes pour plusieurs chefs d'inculpation dont les plus gentils sont, «enrichissement illicite», «abus de fonction» et «détournements de deniers publics». Eh oui, comme dirait la chanson, «c'est ainsi par ici». C'est un procès de général au quotidien à Blida au Tribunal militaire auquel assiste le peuple algérien. Mais que l'on se rassure, le général-major Mohamed Kaidi sera très certainement mêlé à dans d'autres scandales financiers et notamment à ceux imputés au défunt Ahmed Gaïd Salah, son sponsor, lui-même victime du rouleau compresseur de l'ANP. Ironie du sort c'était Kaidi qui avait représenté l'Algérie lors de la 13ème réunion des chefs des Etats-majors des armées des pays membres de l'initiative «5+5 défense» à laquelle participait également le Royaume, qui s'était tenue, le 30 octobre dernier, par visioconférence en Mauritanie à Nouakchott. Cet ingénieur d'Etat en informatique passait pour être l'un des plus instruits de l'ANP et était très apprécié à l'international chez ses homologues occidentaux et russes. Au suivant !