Dans le cadre de ses webinaires « Doing Business with Cameroun », l'Association marocaine des Exportateurs (ASMEX) a organisé une rencontre, en partenariat avec le cabinet Harvard Consulting, animée par Hervé Monbia, spécialiste du conseil et de l'accompagnement sur les marchés d'Afrique Centrale et de l'Ouest. Une rencontre qui a permis de dévoiler des opportunités et des statistiques témoignant d'un climat des affaires favorable dans ce pays. Pendant son discours, Hervé Monbia a ainsi mis en avant les avantages concurrentiels d'un marché camerounais de 26,55 millions d'habitants, en pleine relance depuis la crise sanitaire covid-19. « La position géographique du Cameroun et son marché font de ce pays d'Afrique centrale le hub de la région. Le marché camerounais présente d'innombrables opportunités dans des secteurs intéressants pour les entreprises marocaines comme l'Agriculture, l'industrie et les télécommunications », a-t-il mentionné. Le webinaire « Doing Business with Cameroun »a fait ressortir que l'économie camerounaise, qui a encaissé le choc de la crise sanitaire, demeure néanmoins très prometteuse avec un taux de croissance du PIB de 3,7 % enregistré en 2019, pour atteindre aujourd'hui les 3.400 dollars par habitant. Il n'en demeure pas moins que son marché a besoin de nouveaux investissements qui offriront de nouvelles possibilités à une population jeune (les 0-14 ans constituent 43% et les 15-35 ans représentent 36% de la population). Le taux de chômage des 15-34 ans est quant à lui relativement haut (40%), dans un pays où l'informel emploie à lui seul 90% de la population active et contribue à plus de 50% au PIB du pays, explique l'ASMEX dans un communiqué à l'issue de ce webinaire. Selon les données de la Banque Mondiale avancées par l'Association, le Cameroun dont l'économie repose sur le pétrole, le cacao, le bois et l'aluminium, a enregistré en 2020, un PIB de 39,58 milliards de dollars soit une hausse de 0,73 % malgré la crise sanitaire qui a sévèrement impacté toute la région. Au Cameroun, les secteurs de l'agriculture et des services sont au centre de tous les intérêts puisqu'ils emploient un peu plus de 85 % de la population active (43,5% dans l'agriculture et 42,1% dans les services) contre 14,4% dans l'industrie. Ces deux secteurs présentent des opportunités de développement significatives qui peuvent être attrayantes pour les exportateurs et investisseurs marocains désireux de s'ouvrir sur la CEMAC (La communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale), souligne l'association, rappelant ainsi que la CEMAC est composée de six états membres : le Cameroun, le Gabon, la République centrafricaine, la Guinée équatoriale, le Tchad et le Congo (Brazzaville). Tout en dressant un état des lieux détaillé des besoins identifiés pour le marché camerounais, Hervé Monbia fait un focus sur la pêche, outre l'agriculture et les services qui cherchent à s'appuyer sur les investissements et l'expertise étrangère pour accélérer leur croissance. Ainsi, l'expert explique que la pêche reste une activité pratiquée de manière artisanale par les Camerounais et dominée par les investisseurs étrangers pour la partie industrielle (les Ghanéens, les Béninois, les Nigérians mais aussi les Maliens). En 2020, la pêche industrielle est passée de 8.648 tonnes à 11.479 tonnes, soit une hausse de 8 %. Au niveau de l'agro-alimentaire, le Cameroun importe pratiquement tous les produits de consommation à l'exception de quelques surgelés comme le poulet. Un véritable potentiel pour les industriels marocains qui peuvent proposer une longue liste de produits made in Morocco, estime l'association. Le secteur des télécommunications est également un secteur d'avenir qui présente des opportunités d'investissement fort intéressantes pour les Marocains, souligne la même source. Depuis quelques années, ce secteur affiche des indicateurs en augmentation constante, accompagnant ainsi l'évolution des autres secteurs. La couverture réseau concerne aujourd'hui plus de 80% des zones du pays. Hervé Monbia a affirmé que le nombre d'abonnements téléphoniques et d'internet augmentent facilitant ainsi l'accès à la toile via les quatre opérateurs téléphoniques implantés au pays. Dans ce sens, l'ASMEX invite les investisseurs et exportateurs marocains à explorer les différentes opportunités offertes par le marché camerounais, notamment ceux actifs dans les secteurs de l'agro-alimentaire, le BTP, les TIC, et les services comme le transport. Dans ce sens, les relations entre les deux pays sont ficelées depuis 1965 lorsque les gouvernements marocain et camerounais ont signé divers accords de coopération dans plusieurs domaines comme celui de la géologie, des mines et des énergies, le domaine de l'habitat et l'urbanisme ou encore des accords de coopération dans la formation professionnelle et l'enseignement supérieur.