Le texte préliminaire de la résolution sur le Sahara, appelé à être voté vendredi et que Hespress Fr a pu consulter, porte prorogation du mandat de la Minurso. On retiendra en effet qu'après examen du rapport du Secrétaire général du 1er octobre (S/2021/843), le texte déciderait de proroger le mandat de la Minurso jusqu'au 31 octobre 2022. Il recommande également aux quatre entités (Maroc, Algérie, Mauritanie et polisario), sous l'égide de l'ONU, à se réunir à nouveau sous le même format des tables rondes ainsi que de relancer le processus de recensement dans les camps de Tindouf auquel, l'Algérie s'est toujours opposée. Il pointe du doigt également les droits de l'homme aussi bien au Sahara qu'à Tindouf. Il réaffirme en outre, toutes les résolutions antérieures depuis 2007 sur le Sahara ainsi que son ferme soutien aux efforts du Secrétaire général et de son Envoyé personnel pour les mettre en œuvre. Il rend hommage à Horst Köhler, ancien Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara pour ses efforts à organiser le processus des tables rondes, qui a créé une dynamique dans le processus politique, et salue la nomination de son remplaçant Staffan de Mistura en tant qu'Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental et exhortant à une reprise constructive du processus politique, en s'appuyant sur les progrès de l'ancien Envoyé personnel. Il réaffirme aussi, son plein soutien au Représentant spécial du Secrétaire général pour le Sahara occidental et Chef de la Minurso Alexander Ivanko. La reprise du principe des tables rondes sous l'ancien format au grand dam de l'Algérie Le document demande aux parties de reprendre les négociations sous les auspices du Secrétaire général sans condition préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts déployés depuis 2006 et des développements ultérieurs en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable en s'appuyant sur les progrès accomplis à travers les résolutions antérieures et les consultations des tables rondes. On retiendra donc et surtout que le document loue et insiste, sur l'initiative créée par ces dernières (5 et 6 décembre 2018 et 21 et 22 mars 2019). De facto, il encourage la reprise des consultations, la coopération pleine entre l'Envoyé personnel et les quatre parties et appelle également à renforcer l'implication des uns et des autres dans le processus politique afin de progresser vers une solution politique. Il demande aux parties de faire preuve de volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue afin de faire avancer les négociations, assurant ainsi la mise en œuvre de toutes les résolutions de 2007 à 2020, et le succès des négociations. Il exprime son plein appui au Secrétaire général et à son Envoyé personnel pour faciliter le processus de négociations en vue de parvenir à une solution, et invite les entités à se réunir à nouveau dans le même format des tables rondes, et se félicite de l'engagement de des quatre entités tout au long de ce processus, dans un esprit de réalisme et de compromis, pour assurer une issue positive et invite les Etats membres à apporter une assistance appropriée à ces pourparlers. Nécessité de respecter les accords militaires conclus avec la Minurso et coopération Par ailleurs, il réaffirme la nécessité de respecter pleinement les accords militaires conclus avec la Minurso en ce qui concerne le cessez-le-feu et appelle les parties à s'y conformer et à s'abstenir de toute action susceptible de porter atteinte à l'ONU, réitère son appel à toutes les parties à coopérer pleinement avec la Minurso, y compris sa libre interaction avec tous les interlocuteurs, et à prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité ainsi que la liberté de mouvement et l'accès immédiat du personnel des Nations Unies et du personnel associé pour transporter exécuter leur mandat, conformément aux accords existants. Le document encourage les parties à coopérer avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés afin d'identifier et de mettre en œuvre des mesures de confiance, notamment pour impliquer les femmes et les jeunes, et encourage les Etats voisins à soutenir ces efforts. Il prie instamment les Etats membres de fournir des contributions volontaires nouvelles et supplémentaires pour financer les programmes alimentaires afin de garantir que les besoins humanitaires des réfugiés soient dûment pris en compte et d'éviter les réductions des rations alimentaires. Ce texte, si voté, met en demeure l'Algérie à prendre place aux tables rondes en tant que partie prenante, alors qu'Alger fanfaronnait par la voix de sa diplomatie que ce processus était « désuet, inefficace et contre-productif » et qu'elle n'y prendrait pas part. Dans l'affaire, on n'est pas revenu sur les "évènements" de Guergarate et a par contre pointé du doigt la rupture du cessez-le-feu par la polisario. Bref, grosso modo, le texte est largement favorable à la thèse du Royaume puisqu'il le conforte dans ses positions.