Les automobilistes et autres routiers l'apprennent à leurs dépens, à chaque quinzaine que Dieu fait, les prix du carburant à la pompe augmentent et parfois s'envole et plus est, « l'envolée n'est pas prête de s'arrêter » nous dit, Jamal Zrikem, président de la Fédération nationale des gérants et propriétaires des stations-service (FGNPS) « au regard de la conjoncture à l'International ». Les prix, c'est un constat, varient à l'échelle mondiale, reprise économique aidant. Pour nous autres au Maroc les prix des carburants n'ont eu de cesse de grimper à chaque quinzaine de façon progressive ces derniers temps. La dernière en date, c'est à la veille de l'Aïd Mawlid qu'elle s'est manifestée, d'autres l'ont laissée à ce mercredi avec une hausse de 0,35 cts pour le super sans-plomb (SSP) et 0,30 cts pour le gasoil. Les prix à la pompe n'ont cessé d'augmenter depuis des mois, dans ce sillage de cours du pétrole soutenus par la reprise de la demande mondiale. Aussi, le litre de gasoil dans une station-service de Rabat coûtait au bas mot 10,09 dirhams, alors que le prix de l'essence était d'environ 11,89 dirhams. Les prix ont donc augmenté de manière substantielle, et ce dans diverses stations-service du Maroc et pour les retardataires seulement aujourd'hui, jeudi. Des prix en rapport avec le rythme de la hausse internationale des prix du pétrole qui dure depuis des mois. Une hausse qui à défaut de baisse se répercute dans nos stations-service à chaque début et milieu de mois, comme il est de coutume. Cela étant, l'augmentation coïncide avec le coût des carburants qui suit une courbe ascendante à l'international depuis près de onze mois, après avoir connu un creux au début de la pandémie qui avait même fait basculer dans le négatif le prix de certains contrats de pétrole. Mais la hausse des prix s'est accélérée encore davantage depuis le mois d'août dernier, et ce, bien que les derniers mois soient déjà largement au-dessus des moyennes prépandémiques. Aujourd'hui les cours des deux barils de références du pétrole atteignent des records. Du jamais vu depuis 7 ans. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord qui était vendredi dernier, à 85,50 dollars à Londres, a atteint en début de semaine 86,04 dollars tandis qu'à New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) était de 82,49dollars et les prix persistaient à grimper tout au long de semaine. Il faut dire également que la reprise de l'activité de l'énergivore mondial qu'est l'aérien y est également pour beaucoup dans cette « lente descente aux enfers » pour l'automobiliste face à la pompe. L'allègement des restrictions de déplacement des personnes à destination de plusieurs pays, comme aux Etats-Unis ou en Asie du Sud-Est, permet au secteur aérien de progressivement se relancer. Le report d'une partie de la demande de gaz, dont les prix ont flambé, à l'approche de l'hiver dans l'hémisphère nord alimente également la pression sur l'or noir. Pour Jamal Zrikem, qui explique justement cette hausse par la conjoncture internationale, « ce n'est pas au niveau de la FGNPS que se calculent les prix. Les compagnies nous donnent leurs prix et nous on les applique », et d'ajouter « que le litre soit à 7 ou 10DH, notre marge bénéficiaire reste la même à 0,40 cts, aussi nous n'avons aucun intérêt ni dans une hausse ni la baisse des prix. Au contraire nous perdons de notre considération auprès de la clientèle citoyenne ». Et le président de la FGNPS dans sa lancée de poursuivre « les prix qu'on nous impose se calculent au niveau des compagnies pétrolières, et en fonction, bien sûr de l'impact à l'international et du mode de calcul de ces dernières (coûts moyens pondérés selon le stock et un tas d'autres facteurs et autres indicateurs...) ». Dans notre devoir d'éclairer l'opinion publique, trois structures en la matière, qui ont été sollicitées par Hespress.fr pour donner leur avis quant à ces augmentations de prix discontinues, n'ont pas jugé nécessaire de nous répondre.