La bataille maroco-marocaine pour la Mairie de Trappes (Yvelines) entre Ali Rabeh et Othman Nasrou a finalement tourné court dès le premier tour. Les Trappistes avaient effectivement à choisir entre une droite « zemmourisée » représentée par le second ou une gauche cherchant à élargir une influence acquise en la personne du premier. Eh bien ! il n'y a pas eu photo, puisque, c'est le maire sortant, Ali Rabeh qui a été réélu au premier tour. Il avait été contraint par la justice de remettre son mandat en jeu qu'il avait pourtant remporté de justesse contre le maire sortant qui s'était représenté à 83 ans aux dernières municipales.L'élection partielle sous tension, avait été réorganisée après l'annulation du scrutin de 2020. On reprochait à ce Franco-Marocain d'avoir distribué, en pleine pandémie, 15 000 masques accompagnés pour certains de sa photo, sans que cette action ne soit déclarée dans ses comptes de campagne. Petite ville des Yvelines de 32 000 habitants, Trappes reste marquée par la présence de militants islamistes (70% d'administrés sont musulmans). Cette commune populaire a connu des dizaines de départs de jeunes pour le jihad en Syrie.- En octobre 2019, un jeune Trappiste, Fayçal Aït Messoud, avait été déchu de sa nationalité française, après avoir été condamné l'année précédente à quatre ans de prison pour avoir tenté de rejoindre la Syrie. Bataille entre jeunes loups marocains de la politique française pour administrer Trappes Cela étant ce jeune loup marocain de la politique Française, Ali Rabeh, bientôt la quarantaine est un proche du mouvement Génération.S de Benoît Hamon dont il est le bras droit. Ali Rabeh a grandi à côté de Trappes à Poissy, où son père d'origine marocaine était ouvrier chez Peugeot. Localement, il s'engage à Trappes et devient maire adjoint chargé de la jeunesse. Les Trappistes l'ont donc réélu dimanche à la tête de leur ville avec 58,36%. Il a battu pour ce faire son rival Othman Nasrou, un autre Marocain né à Casablanca, un proche de Valérie Pécresse (Libres !). Ce lauréat d'HEC est arrivé en France à l'âge de 17 ans. «Ce soir, les Trappistes ont choisi de réélire Ali Rabeh», a reconnu ce dernier, qui n'a rassemblé dimanche que 34,89 % des voix. Ali Rabeh se félicite d'une victoire face à une droite « zemmourisé » Sur Twitter, Ali Rabeh s'est félicité d'une victoire «face à une droite zemmourisée et clientéliste». «Nous n'avons visiblement pas réussi à convaincre qu'une alternative républicaine était possible», a regretté Othman Nasrou dans son communiqué publié sur Twitter, «ni à bien expliquer le double jeu d'Ali Rabeh ou le danger des méthodes qu'il utilise». La victoire d'Ali Rabeh a été rapidement saluée dimanche soir par Julien Bayou, le patron des écologistes, et par Jean Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, ce dernier estimant que «l'union de la droite et du PS est massivement rejetée». Nadia Hai, la ministre déléguée à la ville, encore une Franco-marocaine et originaire de Trappes, a adressé ses «félicitations républicaines» au maire et «espère qu'après des mois de tensions, [...] les habitants vont enfin retrouver des débats politiques dignes et la sérénité qu'ils méritent».