Le Maroc a regretté mardi la décision de la France de réduire le nombre de visas octroyées aux Marocains dans le cadre d'un durcissement des conditions d'obtention des visas à l'égard du royaume, la qualifiant d' »injustifiée ». « Nous avons pris acte de cette décision, nous la considérons comme injustifiée », a déclaré le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, lors d'une conférence de presse avec son homologue mauritanien, Ismaël Ould Cheikh Ahmed. Cette déclaration intervient après que Paris ait annoncé la réduction du nombre de visas accordés au Maroc, à l'Algérie et à la Tunisie qui « refusent » de délivrer les laisser-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés refoulés de France. « Le Maroc a toujours géré la question migratoire et le flux des personnes, avec une logique de responsabilité et d'équilibre entre la facilitation des déplacements des personnes (…) et la lutte contre la migration clandestine », a affirmé Bourita. « La décision (de la France) est souveraine. Le Maroc va l'étudier, mais les raisons qui la justifient nécessitent de la précision, un dialogue, car elles ne reflètent pas la réalité », a ajouté le ministre des Affaires étrangères. Paris a annoncé la réduction du nombre de visas accordés au Maroc, à l'Algérie et à la Tunisie en raison du « refus » de ces trois pays du Maghreb de délivrer les laisser-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés refoulés de France. L'attitude de ces pays qui n'acceptent pas la reconduite à la frontière une fois les obligations de quitter le territoire français (OQTF) délivrées, est déplorable selon le porte-parole. « Il y a eu un dialogue, ensuite il y a eu des menaces; aujourd'hui on met cette menace à exécution », a encore expliqué Gabriel Attal. Soulignant les visites sur ce sujet dans ces trois pays du Premier ministre, Jean Castex, et de membres du gouvernement, dont le ministre de l'Intérieur, ainsi que les réunions avec les ambassadeurs des pays concernés, il a estimé qu'« à un moment quand les choses ne bougent pas, nous faisons appliquer les règles ». Interrogé sur la durée d'application de cette mesure, temporaire ou pérenne, le porte-parole du gouvernement français a indiqué qu'elle avait été « décidée il y a quelques semaines » et « va être mise à exécution pour pousser les pays concernés à changer de politique et accepter de délivrer ces laisser-passer consulaires ». Ce durcissement de l'octroi des visas aux ressortissants maghrébins survient à moins de sept mois de la présidentielle en France, en plein débat sur la migration.