Paris a décidé de durcir les conditions d'obtention des visas à l'égard du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie qui "refusent" de délivrer les laisser-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés refoulés de France, a annoncé ce mardi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, sur la radio Europe 1. Selon la radio, la décision a été prise il y a un mois et le chef de l'Etat a ainsi décidé de diviser par deux le nombre de visas délivrés pour l'Algérie et le Maroc, et de 30 % pour la Tunisie, en prenant 2020 comme année de référence. "C'est une décision drastique, c'est une décision inédite, mais c'est une décision rendue nécessaire par le fait que ces pays n'acceptent pas de reprendre des ressortissants que nous ne souhaitons pas et ne pouvons pas garder en France", a-t-il justifié sur Europe 1, confirmant une information de la radio. "Il y a eu un dialogue, ensuite il y a eu des menaces; aujourd'hui on met cette menace à exécution", a-t-il expliqué. Soulignant les visites sur ce sujet dans ces trois pays du Premier ministre Jean Castex et de membres du gouvernement, dont le ministre de l'Intérieur, ainsi que les réunions avec les ambassadeurs des pays concernés, il a estimé qu'"à un moment quand les choses ne bougent pas, nous faisons appliquer les règles". Interrogé sur la durée d'application de cette mesure, temporaire ou pérenne, le porte-parole du gouvernement français a indiqué qu'elle avait été "décidée il y a quelques semaines" et "va être mise à exécution" pour "pousser les pays concernés à changer de politique et accepter de délivrer ces laisser-passer consulaires".