L'annonce de l'allègement des mesures restrictives liée au Covid-19 est très attendue par les Marocains. Plusieurs mesures devront certainement accompagner cet allègement. On parle de l'imposition du pass vaccinal dans les espaces publics ainsi que la prolongation du couvre-feu. Par ailleurs, certains professionnels, notamment ceux de la restauration, soulèvent plusieurs interrogations sur le pass vaccinal ou encore le couvre-feu. En effet, depuis le début de la pandémie au Royaume, les restaurateurs ont subi d'abord une fermeture totale de leurs locaux pendant trois mois, suivi par des ouvertures limitées par des couvre-feux, alors qu'ils étaient habitués à fermer boutique qu'après 1h du matin. Aujourd'hui, les restaurateurs passent par une période difficile. Les fermetures et les couvre-feux imposés par les autorités publiques pour limiter la propagation du virus fantôme ont mis à mal leur business. Il y en a même qui ont fermé boutique. Ceux qui résistent encore attendent avec impatience une ouverture totale. Selon plusieurs patrons de restaurant interpellés par Hespress Fr, la prolongation du couvre-feu jusqu'à 23H en plus de l'imposition d'un pass vaccinal aux clients représente le scénario « cauchemardesque » des professionnels du secteur de la restauration. Pour ces derniers, « si on impose un pass vaccinal, il faut ouvrir comme avant la pandémie, c'est-à-dire jusqu'à 1h du matin. C'est tout à fait logique« , estime A.M, patron d'un restaurant de la métropole. Joint par notre rédaction, le président de l'Association nationale des patrons de cafés et de restaurants du Maroc, Noureddine Harrak, nous affirme que » les restaurateurs passent par une période difficile. Les fermetures répétitives en plus du couvre-feu ont mis à mal leur trésorerie et leurs employés, dont certains ont dû être remerciés pour manque de travail « . « Généralement, les clients viennent au restaurant pour dîner. C'est-à-dire, à partir de 21h. Avec l'imposition du couvre-feu, le nombre de plats servi a baissé considérablement puisque la demande a baissé aussi. Les gens ne veulent pas dîner à 19H comme en Europe. Du coup, les clients ne veulent même plus venir au restaurant si c'est pour une heure ou deux en plus de la contrainte du couvre-feu« , nous explique Noureddine Harrak. Ce professionnel de la restauration ce joint également à l'avis de nos interlocuteurs sur la question du pass vaccinal. Il estime que les restaurateurs ne peuvent pas subir et le couvre-feu et les mesures arrière en plus du pass vaccinal, rejetant catégoriquement l'idée du pass vaccinal, comme ce qui se fait en Europe. Noureddine Harrak explique ce refus par le fait que ce n'est pas a eux, les restaurateurs, de gérer la vaccination des citoyens ou encore d'imposer à leur client le pass, mais aux autorités compétentes. « Nous ne pouvons pas commencer à interdire à nos clients d'accéder au restaurant juste parce qu'ils ne sont pas vaccinés. C'est inconcevable. Ce n'est pas notre rôle. C'est aux autorités de gérer ce volet vaccination. C'est facile à dire, mais difficile à appliquer au Maroc. Il ne faut pas oublier qu'il y a une large catégorie de jeunes citoyens qui refusent de se faire vacciner« , dit-il. Interrogé si des nouvelles instructions ont été données par les autorités locales aux restaurants pour la gestion de la prochaine étape d'allègement des mesures restrictives, notre interlocuteur nous informe que « même les autorités locales ne sont au courant de rien. Tout le monde attend la composition du nouveau gouvernement« . En tout cas, le président de l'Association nationale des patrons de cafés et de restaurants du Maroc, Noureddine Harrak affirme que les restaurateurs attendent avec impatience l'annonce de l'allègement des mesures restrictives et restent ouverts à l'idée d'un couvre-feu prolongée jusqu'à 23H. « Cela permettra de sauver la mise, et relancer l'activité des restaurateurs« , conclut-il.