Dans le cadre de l'affaire de Khadija « la fille aux tatouages », la Cour d'appel de Beni Mellal a distribué, ce mardi 21 septembre 2021, des peines de 226 ans de prison à l'encontre des 14 prévenus poursuivis pour des chefs d'inculpation de « viol, enlèvement, séquestration, tatouage et traite humaine ». La Cour d'appel de Beni Mellal a distribué 226 ans de prison aux 14 accusés poursuivis dans l'affaire de Khadija Okkarou, alias « la fille aux tatouages ». 11 accusés ont ainsi écopé d'une peine de 20 ans de prison ferme, tandis qu'un prévenu mineur a été condamné à 3 ans de prison et deux autres poursuivis en état de liberté ont écopé de deux ans fermes et un an avec sursis. L'adolescente qui n'avait que 17 ans au moment où avait commencé son calvaire (août 2018) avait raconté dans une vidéo avoir été kidnappée, séquestrée, violée et tatouée de force pendant plus d'un mois par une douzaine d'hommes de 18 à 28 ans. Son témoignage avait bouleversé l'opinion publique et avait suscité une grande indignation sur les réseaux sociaux. Le Dr Abdenbi Halmaoui, qui avait examiné Khadija Okkarou, avait déclaré quelques semaines après l'éclatement de l'affaire qu' « elle devait bénéficier d'un accompagnement psychiatrique, car, bien qu'elle est solide elle reste perturbée ». La fille aux tatouages obtient gain de cause L'avocat de l'adolescente, Me Brahim Hachane, avait demandé « une expertise médicale pour définir ses séquelles psychiques et physiques » au juge d'instruction chargé de l'affaire au parquet de Beni Mellal. Dans un témoignage, il avait assuré avoir constaté « des brûlures et des tatouages sur son corps ». Cet incident d'une atrocité inégalée s'était perpétré dans le village d'Oulad Ayyad près de Beni Mellal. À l'époque, une pétition pour lui venir en aide et obtenir « justice pour elle » a recueilli plus de 50.000 signatures en quelques jours. Des propositions d'interventions médicales gratuites avaient afflué, selon la NSAT, une association d'aide aux femmes victimes de violences qui a décidé de la soutenir. « De toute façon, la vie de Khadija est déjà finie. Ruinée. Personne ne voudra d'elle. Personne ne voudra s'approcher d'une pestiférée marquée à vie dans sa propre chair », s'était indigné dans une tribune l'écrivain marocain Abdellah Taïa. Plusieurs personnalités comme Leila Slimani, Tahar Ben Jelloun ou Mahi Binbine ont signé le texte intitulé « Viol de la fille aux tatouages : qui va sauver les femmes marocaines ? » et publié dans les médias. Après près de trois ans, les douze hommes ainsi que les complices ont fini par payer le prix de ce qu'ils ont fait subir à la jeune fille a qui on a imposé le nom de : « la fille aux tatouages ».