Après une importante mobilisation sur les réseaux sociaux à propos de l'affaire de viol de la jeune Khadija àOulay Ayad, les parents des garçons accusés d'avoir participé au viol de la jeune fille, apportent un témoignage contradictoire aux faits qu'elle a cités dans ses interviews. Sur la vidéo publiée le 21 août et qui fera le buzz depuis, Khadija Okkarou (17 ans), dit avoir été violée et martyrisée par un groupe de garçons connus pour appartenir à une «bande dangereuse». La jeune fille en veut pour preuve une série de tatouages graveleux et des traces de brûlures de cigarette sur son corps, qu'elle montre au cours de la même vidéo. Version contradictoire S'en suit une vague de mobilisation vigoureuse, certains citoyens se proposant même de participer à la prise en charge de la jeune fille après le drame qu'elle a décrit à l'opinion publique. Pour certains, l'histoire de Khadija prendra une nouvelle tournure lorsque la mère de deux des garçons arrêtés dans le cadre de cette affaire a accusé Khadija de fausse déclaration. Dans une interview accordée aux médias, cette mère déclarera que la jeune fille est une fugueuse et que l'adolescente avait coutume de s'automutiler à l'aide d'un rasoir ou par des brûlures de cigarette. «Si cette fille était une victime et a véritablement été kidnappée, je jure sur mon honneur que je la défendrais moi-même. J'aurais moi-même livré mon fils aux autorités. Elle boit, elle fume, elle s'automutile, tout le monde à Oulad Ayad le sait», a-t-elle annoncé. «C'est elle qui demandait à être tatouée. D'ailleurs, ses parents le savent», a ajouté la même source. Le témoignage d'un autre proche des accusés abonde dans le même sens : «Elle connaît très bien la personne qui dispose de la machine à tatouer qui lui ainscrit son nom, et cela depuis fort longtemps». «Si la fille a disparu depuis deux mois, pourquoi son père n'est jamais allé à la police pour déclarer sa disparition ?», s'est interrogé le père des accusés. Youssef Bouchene, président d'une ONG locale à Oulad Ayad, dément ces accusations. «Contrairement à ce qu'ils [les parents des accusés] prétendent, tout Oulad Ayad soutient Khadija. Les 400 villageois ne seraient pas sortis manifester samedi dernier devant la municipalité pour défendre Khadija si elle était vraiment comme ces gens-là la décrivent. Ils se sont mis d'accord pour raconter la même histoire sur Khadija», a déclaré cet associatif à nos confrères de Huffpost Maroc. Mohammed Okkarou, le père de Khadija, dément également les propos des parents des accusés. «Je comprends qu'ils réagissent ainsi. Ce sont leurs enfants, je ne veux blesser personne, mais il faut que la justice soit faite et je ne peux pas accuser quelqu'un à tort», a déclaré Okkarou à la même source. Notons que la presse a également révélé que Khadija est une fugueuse a fugué, vers l'âge de 15 ans, avec l'un des accusés connu pour être trafiquant de drogue. Fugue qui n'a jamais été déclarée à la police par les parents. Les même sources confirment par ailleurs, que cette nouvelle « séquestration » dont parle Khadija, était une fugue réfléchie et consentie. Un diagnostic qui pose question Dans la foulée des élans de solidarité avec Khadija, une blogueuse marocains a même réussi à trouver un dermatologue qui a accepté de détatouer la jeune fille pour en quelques sortes « effacer quelques traces de cauchemar qu'a vécue la jeune fille ». Toutefois, ce spécialiste, après avoir vu les photos de la jeune fille, a diagnostiqué que les tatouages, que Khadija délclarent avoir subis lors de son enlèvement, «datent d'au moins un an ». Ce diagnostic a pour sa part, apporté une nouvelle dose de suspens à cette affaire jusqu'à dépassionner les réactions de plusieurs internautes qui étaient prêts à soutenir psychiquement et financièrement Khadija. Le diagnostic de ce dermatologue fait-il foi ? ce spécialiste peut-il facilement distinguer un tatouage récent d'un ancien en ne se basant que sur des photos ? Contactée par leseco.ma, une spécialiste en dermartologie nous répond qu'il est impossible de savoir si les tatouages de Khadija sont récents en se basant uniquement sur des photos. «La seule solution pour savoir quand les tatouages ont été faits est de réaliser une biopsie». Le procès Le père de Khadija a affirmé que la première audience du procès aura lieu le 6 septembre. Le procureur général de la chambre criminelle de la Cour d'appel de Beni Mellal a décidé de poursuivre ceux qu'elle accuse et les a placés en détention préventive avant de confier l'enquête à un juge d'instruction. Douze jeunes, âgés entre 18 et 27 ans, sont suspectés d'avoir participé à ce méfait.