Le général-major Mohamed Bouzit dit Youcef, l'ancien et très discret conseiller du président algérien mal élu, sur le dossier libyen, et ancien patron la Direction de la documentation et de la sécurité extérieure (DDSE), aurait été arrêté vendredi matin et serait aux aveux face aux enquêteurs du Centre principal militaire d'investigation (CPMI) à Ben Aknoun au « Centre Ghermoul », dans une caserne appelée « Centre Antar ». C'est dans l'intimité que l'on règle ses comptes chez la grande Muette en Algérie L'ex-homme fort du renseignement extérieur algérien devra répondre en tant que principal suspect d'affaires de trafic d'influence, d'avoir reçu des avantages dus à son rang, de corruption, mais également de trahison pour avoir divulgué de fausses informations afin de porter atteinte à la sécurité nationale. C'est connu, en Algérie plus qu'ailleurs quand on veut abattre son chien on l'accuse de rage. Au moins deux autres anciens hauts gradés de la Direction de la Documentation et de la Sécurité Extérieure (DDSE) sont également en état d'arrestation et font l'objet d'une enquête minutieuse pour leur complicité et leur participation aux affaires de "Youcef". A eux trois ils ont de quoi faire causette. Le général-major Major Bouzit 69 ans, avait dirigé de septembre 2013 à mars 2019 la DDSE, viré en cela à la chute de Bouteflika puis réinstallé en avril 2021 à ce même poste puis gentiment remercié en janvier dernier par le président mal élu car n'ayant pas fourni, assez d'éléments dans le dossier libyen. Chengriha veille au grain En Algérie chez la grande Muette on ne laisse guère ourdir le moindre complot, ce bon vieux Chengriha veillant au grain. Chute, démission, retraite, limogeage, décès... le turn over ou purge c'est tout comme, est continue au sommet de l'ANP qui n'arrive toujours à se trouver une vraie raison d'être. Tenez ! histoire d'illustrer ce feuilleton d'un général en chassant un autre, en un épisode pas si lointain, Chengriha a pu obtenir, depuis sa prise de pouvoir tout de même la tête de Wassini Bouazza, le général Nabil Benazzouz, l'ex-patron de la DCSA sous l'ère Gaid Salah, Amar Boussis, le directeur central de la justice militaire, et le général-major Abderrahmane Arrar, l'ex-patron de la gendarmerie nationale. La DCSA et la gendarmerie nationale, deux instituions militaires sensibles et stratégiques, dirigées par des hommes qui lui sont fidèles, Chengriha s'offre une belle récompense et devient un Chef respecté alors qu'il a hérité d'une situation totalement explosive à la suite du décès d'Ahmed Gaid Salah. Pour l'heure, seul le gendre de Gaïd Salah, le général d'Armée Ali Ben Ali, plus haut gradé de l'ANP et de surcroit commandant de la Garde républicaine est en mesure de faire de l'ombre à Chengriha. Mais il se murmure que celui qui a survécu miraculeusement à Dame Covid pourraient quitter son poste. Certains expliquent cet éventuel départ -démission forcée- par son mauvais état de santé qui l'oblige à se faire soigner à Paris. Face à une alliance d'intérêts qui est en train de plus en plus s'affermir entre le président mal élu et et Chengriha aux dépends de l'ex clan de Gaïd Salah, la nomination du général-major à la retraite, Abdelaziz Medjahed, comme conseiller du Président, chargé des questions sécuritaires et militaires, témoigne en revanche d'un renforcement des réseaux du chef d'état-major. Le successeur de Gaïd Salah place ses pions Chengriha est en train de centraliser le pouvoir en s'entourant d'une garde rapprochée qui lui est fidèle comme par exemple avec le rappel au service de son mentor, l'ancien directeur de l'Académie militaire interarmes de Cherchell, Abdelaziz Medjahed (mis à la retraite en 2003). Sa désignation en tant que conseiller du Président renforce la courroie de transmission entre le président mal élu et l'autre parvenu, le chef d'état-major de l'ANP. Aussi dans le cadre de cette reprise en main de l'appareil sécuritaire, Chengriha a évincé début août le patron de la gendarmerie, le général Noureddine Gouasmia. Une façon d'envoyer un signal fort au général Benali Benali, chef de la garde républicaine, dont Gouasmia était un protégé. Pour le remplacer, le patron de l'armée algérienne a choisi un de ses proches, le général Yaya Ali-Oulhadj qu'il a nommé contre vents et marées. Bien qu'ayant été mis à la retraite d'office en juillet 2019 pour corruption, le général Yahia Ali Oulhadj avait été nommé « chef d'état-major du commandement de la Gendarmerie nationale », c'est à dire le numéro deux du corps, par son ami Chengriha, nommé en janvier 2020 à la tête de l'armée et auprès duquel il avait travaillé au sein de la troisième région militaire algérienne, face à la frontière marocaine. Résultat des courses, une bonne douzaine de chefs de région et de hauts cadres de la gendarmerie évincés. Force est de constater que la stratégie de conciliation de Gaïd Salah, n'est plus du goût de son successeur.