« Hors d'un cadre qui impose la constitution d'un front national, il est difficile pour nous au sein de l'USFP de s'allier avec le PJD », a affirmé le Premier secrétaire de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), Driss Lachgar, à la veille des scrutins du 8 septembre. Driss Lachgar, invité mardi du dernier épisode de l'émission-débat d'Hespress, « La voie vers les élections de 2021 », a révélé les ambitions électorales du parti de la Rose. « Nous sommes pleins d'espoir pour être parmi les trois premiers partis », a-t-il indiqué, expliquant : «Quand je dis +les trois premiers+, cela veut qu'on puisse remporter la troisième place ou la deuxième et peut être la première. Rien n'est à écarter et les urnes vont trancher ». Sur les chances et ces ambitions qui semblent démesurées si l'on se réfère aux résultats du parti d'Abderrahim Bouabid lors des deux derniers scrutins législatifs, Lachgar a expliqué ce qu'il considère comme « raisons objectives » lui permettant tout cet optimisme. Les raison de l'optimisme de Lachgar « Nous avons fait une réconciliation au sein du parti, un grand pourcentage des candidatures est constitué des cadres partisans qui avaient acté leur divorce avec le parti depuis l'expérience de l'Alternance (1998-2002) », a-t-il soutenu. « Nous nous sommes également ouverts sur de nouvelles compétences et notre programme s'est adressé à des secteurs qui étaient jusqu'alors des parents pauvres des programmes des partis politiques », a-t-il poursuivi, pour ajouter: «Nous sommes le premier parti qui a présenté un programme détaillé concernant le secteur culturel, dans le sport et plusieurs autres secteurs qui étaient oubliés ». Et de souligner qu'en termes de candidatures : « Nous avons atteint 13.000 candidats. L'USFP est troisième en la matière et c'est une première pour nous étant donné qu'historiquement nous n'avons jamais dépassé un parti historique comme l'Istiqlal lors des précédentes épreuves électorales. Mais, les urnes sont les seules à trancher ce n'est pas une question de candidatures ». Photo Souhail Rmidi Le PJD, « je t'aime… moi non plus » Sur la fameuse question des alliances, Lachgar à qui on a reproché des sorties médiatiques peu ou pas du tout calculées, comme celle où il a déclaré publiquement qu'il ne va pas s'allier avec le PAM, a écarté le PJD de ses alliances futures, mais n'a pas était tranchant sur cette question. « S'agissant des alliances, nous avons nos références et notre littérature approuvées lors de nos précédents congrès. Donc, la Gauche vient en premier et puis les vrais libéraux », a-t-il déclaré. À la question : « Qu'en est-il des conservateurs comme le PJD ? », qui demeure légitime étant donné que l'USFP avait insisté pour participer à un gouvernement dirigé par le PJD en 2016, Lachgar n'a pas été clair. « À présent, si le PJD arrive premier c'est de mon droit (de s'allier avec le PJD Ndlr), car le parti leader sera chargé par le Roi et c'est lui qui n'a pas le droit de fixer des lignes rouges, mais soi dit en passant si le PJD remporte les élections, il sera très difficile, en toute franchise, pour nous de prendre la responsabilité après cette expérience », a-t-il affirmé avant de se rétracter. « Vu la situation du pays étant donné les enjeux imposés par le voisinage et la pandémie, je serai moins patriote quand on me demandera de participer à un front national ou un projet d'un gouvernement d'unité nationale de dire : non, j'ai une position idéologique à votre égard. C'est pourquoi en toute responsabilité, je vous le dis : hors ce cadre qui impose un front national, il est difficile pour nous au sein de l'USFP de continuer avec le PJD », a-t-il dit. Le ministre orphelin Sur la participation à la coalition gouvernementale sortante depuis le blocage de 2016, le Premier secrétaire du parti de Mehdi Benbarka a répondu au reproche que les observateurs s'accordent à faire à l'USFP, à savoir comment un parti avec une si grande histoire accepte d'occuper un seul siège. « Je vois ce discours à propos des personnalités comme un discours qui porte sur des marionnettes, le gouvernement est une institution qui surpasse le ministre X ou le ministre Y, sinon nous dénigrons les acquis de la Constitution de 2011 », a-t-il mis en avant. « Concernant le « ministre orphelin », Mohammed Benbdelkader, nous n'étions pas avec un seul ministre depuis 2016, mais c'était plutôt après le remaniement. C'est nous qui avons demandé la réduction des départements ministériels à 20 », a-t-il insisté à relever. « Et comme vous l'avez vu juste après le remaniement, nous avons affronté les défis de la pandémie il s'avère donc que notre décision de poursuivre l'aventure avec un seul ministre était une décision correcte, car ce qu'a fait ce gouvernement en matière de gestion de la pandémie et de gestion des relations avec le voisinage est à mettre sur l'actif de ce gouvernement », a-t-il conclu.