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Elections : Veillée d'armes et moult interrogations sur le scrutin
Publié dans Hespress le 08 - 09 - 2021

C'est un mode de scrutin singulier, auquel sont invités les Marocains ce mercredi 8 septembre 2021. Trois en un, c'est de l'inédit. Eh oui dans un seul couffin, on a mis, Le législatif, le régional et le communal. Et bien qu'il y aura à boire et à manger, la grande question, on l'aura deviné, c'est bien celle de la participation et qui dit participation par voie de faits évoque l'abstention. Autre question sur laquelle on peut se projeter également c'est le vote blanc qui n'est nullement une neutralité mais bel et bien un rejet de la chose politique.
En effet, c'est un acte civique volontaire qui se situe à "mi-chemin entre l'abstention et la participation électorale" pour reprendre l'expression dédiée et consiste à se rendre dans l'isoloir et à ne glisser aucun bulletin dans l'enveloppe (ne faire aucun choix) et donc ne voter pour aucun des candidats. Par le fait de s'être déplacé dans son bureau de vote, l'électeur concerné n'alimente donc pas les chiffres de l'abstention. Mais revenons à nos urnes du bled et à la participation du citoyen marocain.
Ce mardi 7 septembre, les partis auront donc jeté leurs dernières munitions dans l'ultime tentative de convaincre le citoyen marocain en âge et inscrit (combien de Marocains ne le sont pas) de jeter son dévolu sur l'une ou l'autre de nos formations politiques.
A titre de rappel, 18 millions de Marocains, dont 46 % de femmes, sont appelés à voter le même jour pour élire les 395 députés de la Chambre des représentants et les plus de 31 000 élus communaux et régionaux. La singularité ici, c'est que le quota d'élus qui se fera dorénavant sur la base du nombre des électeurs inscrits et non de celui des votants, on en rigole déjà sous cape pour certains. Manière comme une autre de prendre cela, comme une légitimité dans la lutte contre l'abstentionnisme.
Ce scrutin, Dame Covid oblige, aura été singulier par ailleurs par sa campagne hybride si l'on peut se permettre, puisqu'oscillant entre une campagne digitale au plus des 2/3 et de la présence conventionnelle on va dire, sur le terrain à la recherche d'un éventuel électeur. Cette nouveauté dans notre vie électorale, mine de rien pourrait faire la différence grâce à sa digitalisation. Qui dit cette dernière fait automatiquement référence à la jeunesse marocaine qui est la plus impliquée en la matière. Le gros hic, c'est que dans le Royaume, la relation des jeunes marocains à la politique est loin d'être définie. On n'a d'autres visibilités qu'au travers des modes traditionnels tels que le vote et l'adhésion aux organisations politiques, et l'on peut avancer sans se tromper que ce n'est pas la grosse majorité.
De plus, nos formations politiques ne les ciblent guère ou quand c'est le cas, c'est à travers les "chabibates" qui sont pour la plupart loin de l'affaire. Du coup c'est tout un pan du camembert électoral qui devient bon à jeter parce que peu déterminé voire motivé par une participation. Sur les 18 millions d'électeurs marocains plausibles au scrutin, combien seront-ils de jeunes à tâter au rideau de l'isoloir et à cocher ou pas l'icône ou l'image de la formation politique "demanderesse" ? Foi de candidate « Bien peu de gens se disent partants pour les urnes. Il est même des citoyens à ne pas savoir s'ils sont inscrits ou pas. C'est dire l'engouement électoral ».
On comprend aisément cette appréhension du réel qui met en cause la participation citoyenne. Quant aux réseaux sociaux où les quolibets volent bas sur la question, c'est mitigé car souvent on y trouve des réponses à la limite de l'insulte. Aussi sommes-nous en droit de ne point s'attendre à une mobilisation très importante quoique ce "trois en un" puisse donner une autre dimension à la réalité de la participation ou de l'abstention qui ne doit pas être confondue avec les votes blancs ou nuls.
A la fin de cette journée, avec les résultats de ce scrutin, l'on sera fixé sur la mobilisation citoyenne quant à la valeur de la chose politique dans le Royaume et sur laquelle nos partis se doivent de se pencher. Ils nous sont redevables au moins de cela bien avant les réformes promises.


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