Les Verts de Djamel Belmadi affrontent ce soir leurs adversaires Bukinabés au stade de Marrakech au moment où l'Algérie a récemment rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc. Pourtant, cette mesure extrême prise par Alger n'a pas affecté les joueurs qui ont été accueillis de la meilleure façon possible. Alors que les relations entre Alger et Rabat traversent l'un des pires épisodes jamais vus de leur histoire, l'équipe nationale de football algérienne, s'est vue quelque peu « obligée » de venir au Maroc pour disputer son match des éliminatoires de la Coupe du Monde 2022 au Qatar. La rencontre a été délocalisée au Grand stade de Marrakech suite la suspension du stade 4-Août de Ouagadougou pour « non-conformité » par la Confédération africaine de football (CAF). Et si elle peut poser un problème pour les dirigeants algériens, pour les sportifs, au contraire, ce déplacement au Maroc est une aubaine étant donné qu'ils pourront jouer dans des conditions optimales. En effet, Riyad Mahrez et ses coéquipiers auront la chance de disputer leur deuxième match des éliminatoires comme à la maison, et peut-être même mieux à cause de l'état des stades en Algérie qui ont récemment été critiqués par le sélectionneur des Fennecs qui a dit espérer que tous les matchs soient délocalisés. Le sélectionneur Djamed Belmadi, a estimé que ses poulains n'avaient pas besoin de se déplacer une semaine à l'avance pour s'acclimater étant donné la proximité géographique, la similitude du climat, les joueurs n'auront aucune difficulté à trouver leurs marques. « Le Maroc est pays voisin et les conditions climatiques qui y sévissent actuellement sont pratiquement les mêmes que chez nous. Donc, nul besoin de s'y rendre plusieurs jours à l'avance, pour aider nos joueurs à s'acclimater. C'est ainsi que le sélectionneur national a décidé de s'y rendre le 6 septembre, soit la veille du match contre le Burkina Faso, alors que le retour est prévu le lendemain, 8 septembre » a déclaré en ce sens, le manager de l'équipe des Verts, selon l'agence officielle algérienne (APS), « La Fédération marocaine nous a facilité la tâche, en nous réservant un accueil digne de ce nom », a-t-il ajouté, en expliquant que le déplacement de l'équipe nationale algérienne au Maroc n'a qu'une « simple formalité », où il fallait simplement réserver les chambres d'hôtel, dans l'un des meilleurs Resorts de la cité ocre. Une fois arrivée, la délégation algérienne, qui compte une soixantaine de personnes dont plusieurs membres de la Fédération algérienne de football (FAF), a été conduite à l'hôtel sous escorte renforcée, digne d'un cortège présidentiel, et les commentaires et réactions positives vis à vis de l'accueil des Verts au Maroc en dépit de la crise politique se sont succédés par plusieurs responsables sportifs algériens. Avant son déplacement, le sélectionneur de l'équipe nationale algérienne, Djamel Belmadi, a tenu à éliminer tous les doutes et les appréhensions qui pourraient avoir lieu à cause de la rupture des relations diplomatiques entre Rabat et Alger le 24 août, à l'initiative de l'Algérie à cause de motifs loufoques et illogiques, et en accusant le Maroc « d'actions hostiles ». Le Maroc a regretté une décision « complètement injustifiée » et a rejeté « les prétextes fallacieux, voire absurdes » utilisés par la partie algérienne pour justifier son envie de couper les relations diplomatiques. « On met ça de côté (la crise diplomatique), on va jouer au football, il n'y a pas d'histoire politique », a affirmé le meneur de la sélections des Fennecs, champions d'Afrique, en remettant les pendules à l'heure et en se retenant de verser dans la surenchère. Belmadi, connu pour sa franchise mais aussi pour son indépendance face aux dirigeants algériens, rappelle souvent qu'il est en poste pour remplir une mission précise et assurant ne pas vouloir entrer dans les luttes intestines de la FAF ou politique au niveau du gouvernement. En avril, alors que la FAF cherchait un remplaçant à Kheireddine Zetchi à la tête de la fédération, le sélectionneur de l'équipe nationale algérienne avait fait un communiqué incendiaire dans lequel il disait ne pas vouloir voir son nom associé à quiconque ou programme. « M. Belmadi ne veut en aucun cas être le soutien de qui que ce soit, ni voir son nom lié ou utilisé dans le cadre d'un quelconque programme voire pour des desseins populistes, estimant qu'il s'était engagé avec la première sélection du pays uniquement pour des objectifs sportifs bien précis », a noté un communiqué le 9 avril. « Le sélectionneur national qui ne veut pas être mêlé à d'autres considérations en dehors de ses prérogatives, de son cadre professionnel et de ses engagements avec l'équipe nationale, ajoutait le même document. Et c'est ainsi que, fidèle à lui-même, le sélectionneur n'a pas pas parlé de politique et a refusé de commenter la dégradation des relations entre les deux pays voisins, en estimant simplement qu'une elle situation ne devrait pas avoir lieu. Deux autres officiels algériens, le président de la FAF, Charaf-Eddine Amara et le manager des Fennecs, Amine Labdi, ont également montré un état d'esprit apaisé vis à vis du Maroc, ce qui prouve encore une fois qu'en dehors des généraux et des gouvernants algériens, le reste des Algériens ne cultivent pas de haine contre le Maroc ou les Marocains. Si le Maroc a démontré avec cette organisation et cet accueil chaleureux digne de sa réputation qu'il ne mêlait pas politique au sport, ce n'a pas été le cas pour l'Algérie par le passé, que ce soit officiellement au niveau institutionnel, ou par prise de position personnelle. L'Algérie, qui n'était pas qualifiée pour la CAN de futsal qui s'est déroulée en janvier 2020 au Maroc, avait vivement critiqué son organisation à Laâyoune, une ville du Sahara marocain, et a menacé de boycotter la CAN de handball 2022 organisée également au Maroc notamment dans deux villes du royaume, à Guelmim et Laâyoune, à cause de se son parti pris pour la cause séparatiste sahraouie.