Malaise au sein de la Fédération Algérienne de Football (FAF) qui doit élire un nouveau président sans Kheireddine Zetchi, obligé de rester en retrait. Entre l'entraineur de la sélection nationale Djamel Belmadi et la Fédération le courant ne passe plus, à cause de tensions au sein de cette institution. L'entraineur de la sélection qui a emmené les Verts vers la victoire en finale de la dernière CAN, n'a pas mâché ses mots pour signifier qu'il ne veut plus voir les tensions au sein de la Fédération l'impacter personnellement ou encore ses protégés surtout que dans le football algérien, le politique l'emporte souvent sur le sport, et Kheireddine Zetchi en a fait les frais depuis son élection en 2017. Il a ainsi qualifié la situation de « marasme » et a parlé d'une « ambiance pesante » qu'il ne veut plus voir affecter ses joueurs, estimant qu'elle peut en effet avoir des conséquences sur le moral de l'équipe nationale algérienne. D'ailleurs, cette ambiance a déjà impacté les joueurs de Belmadi durant les derniers matchs des éliminatoires de la CAN 2022, où l'Algérie s'est imposée contre la Zambie (3-3) et contre le Botswana (5-0), a-t-il affirmé. Dans un communiqué retransmis par la Fédération algérienne de football, Djamel Belmadi indique que le stage de préparation et les matchs des éliminatoires se sont passés dans des conditions « chaotiques ne lui permettant pas d'être dans des positions et dans des dispositions à même de mener à bien ses missions d'entraîneur». « Cela a même perturbé sérieusement les joueurs, ce qui est inadmissible à l'échelle d'une sélection », a-t-il affirmé, se disant très inquiet. Le document indique par ailleurs que le sélectionneur national « ne veut en aucun cas être le soutien de qui que ce soit, ni voir son nom lié ou utilisé dans le cadre d'un quelconque programme voire pour des desseins populistes », a-t-il soutenu en référence à la crise que connait la Fédération en ce moment, alors que Kheireddine Zetchi, le président est sur le départ et a subi des pressions pour ne pas se représenter à poste qu'il pouvait très facilement briguer à nouveau. Belmadi a mis un point d'honneur à rester hors du jeu politique et estimant qu'il s'était engagé avec la première sélection du pays uniquement pour des objectifs sportifs bien précis, a-t-il soutenu. « Tout ce marasme vécu et cette ambiance pesante, en rapport avec les prochaines élections de la Fédération algérienne de football inquiètent fortement le sélectionneur national qui ne veut pas être mêlé à d'autres considérations en dehors de ses prérogatives, de son cadre professionnel et de ses engagements avec l'équipe nationale », ajoute la FAF. La Fédération algérienne doit tenir son Assemblée générale élective le 15 avril, et pour succéder à Kheireddine Zetchi, seul un candidat s'est présenté, ne laissant plus de doutes que l'idée que les jeux sont déjà faits. Samedi, la FAF a ainsi publié sur son site internet que Mohamed Saad, le secrétaire général de la Fédération « a accusé réception, dans les délais réglementaires (vendredi 9 avril à 00 heures) d'une seule liste de candidatures pour le poste de président et de son bureau fédéral », et il s'agit de Charaf-eddine Amara, président du club CRB de la capitale. Les autorités algériennes, représentées par le Ministère de la Jeunesse et des Sports ont mené un réel bras de fer avec le président de la Fédérations ces derniers mois, même si leur relations au départ n'était pas au beau fixe. Alors que Zetchi n'a cessé d'interpeler le ministère sur la nécessité de l'adoption des nouveaux statuts de la FAF avant l'Assemblée générale pour éviter les sanctions de la FIFA qui avait adressé un courrier à l'instance pour lui signifier cet engagement, le ministre Sid Ali Khaldi lui a opposé une fin de non recevoir étant donné que lui est contre ces nouveaux amendements initiés par Zetchi. Face à cette situation bloquée au niveau politique, Kheireddine Zetchi a été contraint de jeter l'éponge lui, qui a été mis à l'écart de la cérémonie officielle de la victoire des Fennecs en 2019 en Egypte. Djamel Belmadi qui est connu pour être proche de Zetchi a rappelé une chose avant le départ du président de la FAF. « Il a tenu tous ses engagements, il mérite de sortir avec les honneurs qui lui sont dus », a-t-il déclaré.