Dans les décennies à venir, le Maroc cherche à développer un marché du gaz naturel et à exploiter le potentiel disponible pour l'hydrogène vert. À cette fin, le ministère de l'Energie, des Mines et de l'Environnement a annoncé l'élaboration d'une feuille de route nationale pour le développement du gaz naturel 2021-2050 intitulée : « Feuille de route du gaz naturel : Levier pour la transition énergétique, la compétitivité, l'efficacité et la décarbonation de l'économie 2021-2025« . Sachant que le bilan du premier plan gazier 2015-2021 n'a jamais été publié. Ainsi, le ministère de l'Energie explique dans un communiqué que la stratégie énergétique nationale, vise une sécurité d'approvisionnement et une diversification du mix énergétique dans le cadre d'une substitution progressive des énergies d'origines fossiles par les énergies vertes et durables. Le gaz naturel étant une énergie fossile propre, est bien adapté pour être utilisé comme un levier pour la transition énergétique du Maroc, la compétitivité de ses industries, la décarbonation de l'économie et pour l'accompagnement des énergies renouvelables afin de faire face à leurs intermittences soutient-il. C'est dans cette perspective qu'une Feuille de Route nationale pour le développement du gaz naturel 2021-2050 a été mise en place par le ministère de l'Energie. Les objectifs de cette feuille de route s'articulent autour d'orientations stratégiques, notamment la création d'un marché régulé de gaz naturel en stimulant une évolution progressive de la demande, le développement d'un projet d'infrastructure gazière structurant, l'accès aux industriels et tous autres consommateurs à une énergie compétitive, l'amélioration de la compétitivité des industriels marocains exportateurs et le développement d'autres activités annexes de sous-traitance autour de la filière du gaz naturel, fait savoir le département de Aziz Rabbah. D'après la feuille de route du gaz naturel 2021-2050, les études réalisées et l'analyse de la situation actuelle de l'offre et de la demande du gaz naturel aux niveaux national et international, montrent que le marché serait tiré dans une première étape par la demande du secteur de la production de l'électricité et par celui de l'industrie. La demande totale en gaz naturel au Maroc est estimée à atteindre plus de 3 BCM en 2040, donnant lieu à un début de maturité du marché national, précise la note. Ainsi, cette feuille de route met en place les jalons du développement du gaz naturel, pour les besoins industriels dans un premier temps, suivi du domestique dans un deuxième temps tout en poursuivant son développement pour intégrer les besoins de production d'électricité, précise-t-on, notant qu'elle fixe également les étapes à suivre pour mettre en place la structure du marché et ses acteurs. En somme, la première étape de cette feuille de route consiste à la mise en place du cadre règlementaire du secteur du gaz naturel à travers notamment la promulgation du projet de loi n°94-17 relatif au secteur aval du gaz naturel, combustible et l'activité de stockiste indépendant, l'élargissement des attributions de l'Autorité Nationale de Régulation de l'Electricité pour réguler le secteur du gaz naturel, la mise en place d'un Gestionnaire du Réseau de Transport du gaz naturel marocain, la réglementation des activités d'importation libre du Gaz Naturel, de transport, de stockage et de distribution ainsi que l'amendement de la réglementation relative aux spécifications techniques et normes de sécurité régissant le secteur du gaz naturel. S'agissant de la deuxième étape, elle repose sur l'évaluation de la demande à travers l'évolution de la consommation actuelle et celle des dernières années ainsi que le potentiel de la demande futur, sachant qu'un développement rapide de la demande pourrait avoir lieu suite à une ruche des industriels vers ce nouveau combustible, propre et compétitif précise le communiqué du ministère de l'Energie, notant que la demande Gas To Industry sera le levier du développement du marché du gaz naturel au Maroc à côté du Gas to Power pour la production d'énergie en remplaçant progressivement le charbon. Enfin, la troisième étape consistera sur l'évaluation des différentes options d'approvisionnement en GN et en GNL, notamment par gazoducs (GME), par des unités flottantes de stockage et de regazéification (FSRU), par terminaux onshore, et les flux multidirectionnels. La diversification des points d'entrée du produit et de ses sources assure une flexibilité d'approvisionnement et une assurance de sa régularité et sa continuité souligne la note. Il sera également question du déploiement d'un nouveau réseau de transport afin de relier l'ensemble des composantes du plan gazier et ce par phase, en s'appuyant sur une épine dorsale qui se compose du Gazoduc Maghreb-Europe et du futur Gazoduc Nigeria-Sénégal-Mauritanie-Maroc et qui permet un développement progressif s'échelonnant sur plusieurs années en fonction de l'évolution des besoins nationaux explique-t-on. De même, il s'agira du développement des capacités propres de réception et de stockage du gaz naturel et du GNL pour des raisons de sécurité d'approvisionnement. Le stock de sécurité peut prendre la forme d'un stockage liquide ou d'un stockage souterrain de gaz naturel comprimé sous forme gazeuse, fait savoir le ministère de Aziz Rabbah. La note explique que la concentration se fait sur le stockage stratégique souterrain par l'identification des sites les plus appropriés à recevoir les infrastructures de stockage. Dans ce sens, les formations géologiques permettant de réaliser des cavités salines particulièrement dans la région de Mohammedia qui sont les plus privilégiées.