Face au rapport accablant sur le réchauffement de la planète et ses conséquences à prévoir dans les prochaines années, plusieurs dirigeants mondiaux ont réagi avec inquiétude, appelant à agir vite. Le monde « ne peut plus retarder les mesures ambitieuses en matière climatique », après la publication du nouveau rapport choc des experts de l'ONU, a déclaré lundi le chef de la diplomatie américaine Antony Binken. Et d'appeler tous les pays et surtout les grandes économies à faire « leur part » au cours de cette décennie « cruciale des années 2020 pour mettre le monde sur une trajectoire qui conserve la limite de +1,5°C à portée de main », a-t-il déclaré dans un communiqué. « Ce moment nécessite que les dirigeants mondiaux, le secteur privé et les individus agissent ensemble avec urgence et fassent tout ce qui est nécessaire pour protéger notre planète et notre avenir au cours de cette décennie et au-delà », a-t-il ajouté. De son côté, le Premier ministre britannique Boris Johnson, qui avait été critiqué pour sa position sur le charbon a trouvé ce rapport comme une preuve pour affirmer sa position. « Nous savons ce qu'il faut faire pour limiter le réchauffement de la planète: reléguer aux oubliettes le charbon et passer à des sources d'énergie renouvelables, protéger la nature et financer le climat », a-t-il dit, au moment où son pays accueillera en novembre la conférence climat de l'ONU COP26 à Glasgow. Selon ce document des experts du Giec, les effets du réchauffement de la planète seront irréversibles et seront la cause, dans quelques années et 10 plus tôt que prévu, de catastrophes naturelles à répétition. Les experts indiquent que le réchauffement climatique pourrait atteindre le seuil de +1,5°C autour de 2030, soit dix ans plus tôt que les estimations, chose qui provoquera des désastres « sans précédent » pour l'humanité. Les humains sont « indiscutablement » responsables des dérèglements climatiques et n'ont d'autre choix que de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, s'ils veulent en limiter les dégâts, ont déclaré les experts dans leur 6ème rapport sur le climat. « Vous nous parlez depuis plus de 30 ans des dangers de laisser la planète se réchauffer. Le monde a écouté, mais n'a pas entendu. Le monde a écouté, mais n'a pas agi assez vigoureusement. Résultat: le problème que représente le changement climatique est là, maintenant. Personne n'est en sécurité. Et c'est de pire en pire de plus en plus vite », s'est énervée de son côté Inger Andersen, patronne de l'ONU-Environnement. « Ce rapport est dévastateur pour les pays les plus vulnérables au changement climatique comme les Maldives parce qu'il confirme que nous sommes au bord de l' »extinction », a déclaré l'ancien président des Maldives Mohamed Nasheed au nom du Climate Vulnerable Forum qui représente un milliard de personnes de 48 pays. L'Allemagn qui a pu ressentir cette année les effets de ces changements climatiques avec des inondations exceptionnelles a également réagi lundi à travers la ministre de l'Environnement Svenja Schulze Le « temps presse » pour « sauver la planète », a alerté lundi le gouvernement allemand. « Le rapport du GIEC présenté aujourd'hui nous rappelle une fois de plus que le temps presse pour sauver la planète telle que nous la connaissons », a affirmé Svenja Schulze, citée dans un communiqué. « Ils nous appartient à tous de faire des années 2020 une décennie dédiée à la protection du climat », a-t-elle ajouté, appelant à maintenir le réchauffement climatique à « 1,5°C », l'objectif de l'accord de Paris, signé en 2015. « Nous ne pourrons pas éviter de nombreux impacts du changement climatique », a-t-elle ajouté en affirmant que cela a été déjà été vécu en Allemagne, faisant référence aux inondations meurtrières qui ont frappé le pays en juillet, faisant au moins 190 morts. Mais « nous ne pouvons que nous y préparer et nous y adapter au mieux, en tant que communauté internationale », a-t-elle affirmé, considérant la protection du climat comme « une tâche essentielle à notre survie ».