Les experts climat de l'ONU (Giec) ont dévoilé lundi un nouveau rapport choc montrant que le climat change plus vite qu'on le craignait. Selon cette première évaluation complète de la science climatique depuis 2014, réalisée par plus de 230 scientifiques de 66 nationalités en se basant sur 14.000 études publiées, les humains sont "indiscutablement" responsables de ces dérèglements climatiques. Selon le rapport, le réchauffement de la planète devrait atteindre +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle autour de 2030, dix ans plus tôt que les dernières estimations il y a trois ans. Et la hausse des températures se poursuivrait ensuite pour dépasser ce seuil - une des limites-clés de l'Accord de Paris - d'ici 2050, même si le monde parvenait à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, précise-t-on de même source. Certaines conséquences du réchauffement de la planète, notamment la fonte des glaces et la hausse du niveau de la mer, sont désormais "irréversibles pour des siècles ou des millénaires", estiment les experts. Quel que soit le rythme des futures émissions de gaz à effet de serre, le niveau des océans va continuer à augmenter pendant "des siècles, voire des millénaires", notamment sous l'impulsion de la fonte des calottes glaciaires, déplorent-ils estimant que le niveau de la mer pourrait gagner jusqu'à 1 mètre d'ici 2100. La capacité des forêts, des sols et des océans à absorber le CO2 émis par les hommes risque de s'affaiblir avec la poursuite des émissions, menaçant les efforts pour limiter le réchauffement de la planète à des niveaux acceptables, ont mis en garde les experts. Sur les six dernières décennies, ajoutent-ils, ces puits de carbone ont réussi à retirer de l'atmosphère 56% du CO2 émis par les activités humaines, limitant le réchauffement. Mais ils risquent de devenir "moins efficaces" à l'avenir. La planète va subir une augmentation "sans précédent" des événements météo extrêmes comme les canicules ou les pluies diluviennes, même si le monde parvient à limiter le réchauffement à +1,5°C, préviennent les experts. Ces événements seront sans précédent pour l'humanité en terme d'"ampleur, de "fréquence", du moment de l'année où ils frappent ou de la zone géographique touchée, précisent les scientifiques dans un résumé technique, mettant aussi en garde contre des extrêmes groupés -- canicule plus sécheresse, pluie plus inondations-- pouvant provoquer des "impacts importants et sans précédent".