Deloitte vient de publier un policy paper qui analyse les atouts sur lesquels le Maroc doit capitaliser pour atteindre une croissance économique plus forte et inclusive, les chantiers de réformes en cours et les paris de rupture à entreprendre. Intitulée « le Maroc, de la résilience à l'émergence ? », cette étude a été publiée sous la direction d'Emmanuel Gadret, Managing Partner à Deloitte Afrique Francophone et de Mehdi Serghini, Partner, Head of Infrastructure & Capital Projects à Deloitte Afrique Francophone et avec la participation de l'économiste Alexandre Kateb, indique Deloitte dans un communiqué. Dans un contexte de crise mondiale causée par la Covid-19, le Maroc a démontré une réactivité remarquable aussi bien sur le plan sanitaire que sur les plans économique et financier. Le Royaume a pu réorganiser le tissu productif pour faire barrage aux vagues de contaminations, tout en déployant des mesures importantes destinées à servir d'amortisseur économique au choc social important induit par les mesures de confinement. Le pays a également capitalisé sur cette crise afin d'engager des réformes fondamentales, telle la généralisation de la protection sociale, lancée au printemps 2021 ainsi que la digitalisation progressive des services publics. Dans ce cadre, et de l'avis d'une grande majorité d'experts, le Maroc a su « mieux que résister » à la pandémie. La Banque Mondiale estime ainsi dans son rapport annuel 2020 consacré à l'évolution de la situation économique du Royaume que la réponse marocaine à la brutalité de la pandémie a été à la fois proportionnée et appropriée : « À ce jour, la réponse du gouvernement a été rapide et décisive. Cette réaction proactive a permis au pays d'éviter une épidémie de plus grande ampleur et donc de sauver des vies. Outre la fermeture rapide des frontières et le renforcement du système de santé, l'Etat a établi un fonds spécial afin d'atténuer les impacts économiques. Les mesures de riposte incluent l'indemnisation des ménages touchés par l'épidémie, y compris ceux du secteur informel (une véritable innovation), et la préparation d'une loi de Finances rectificative, la première en 30 ans ». Une année plus tard, à l'heure des bilans, l'institution multilatérale allait plus loin dans son analyse, estimant que « le Maroc se distingue comme un pays qui a su profiter de la crise du Covid-19 pour en faire une opportunité et lancer un ambitieux programme de réformes transformatrices », ajoutant que « Si leur mise en œuvre est réussie, ces réformes pourraient déboucher sur une trajectoire de croissance plus forte et plus équitable» . « Après deux décennies de transformation (1999-2019) et d'avancées du Royaume en matière de modernisation économique, de réformes institutionnelles et de développement humain, de nombreux défis restent à relever. Le rapport s'intéresse notamment aux enjeux de résorption de la polarisation sociale et territoriale du pays, de valorisation des compétences et de soutien aux initiatives du secteur privé », souligne la même source. Après avoir détaillé les pistes de renforcement de la résilience économique à court et moyen terme, ce rapport analyse l'armature de la nouvelle ambition réformatrice du Royaume. Elle repose sur un nouveau contrat social ambitieux porté par l'universalisation de la protection sociale, la digitalisation comme bouclier face à la crise et accélérateur de transformation et un choc de simplification et de modernisation de l'Etat. Sous l'impulsion du triptyque solidarité-digitalisation-simplification, le Maroc se positionne aujourd'hui au croisement des échanges commerciaux afin d'être en mesure de bénéficier au mieux de la reprise économique et faire émerger une nouvelle « offre Maroc » gage de compétitivité dans la nouvelle donne mondiale post-covid, affirme la même source. Face aux mutations de l'environnement régional et mondial et la reconfiguration des chaînes de valeur mondiale, ce policy paper expose les opportunités sectorielles à saisir, tout en s'inscrivant dans une démarche d'innovation et d'anticipation.