Les autorités marocaines, en la personne de l'ambassadrice du Royaume à Berlin, Zohour Alaoui, ont déposé, lundi en Allemagne, une demande d'injonction contre la maison d'édition du journal « Süddeutsche Zeitung », concernant « de fausses allégations dans le cadre d'un article de presse à propos de l'utilisation présumée du logiciel espion « Pegasus » par le Royaume du Maroc ». L'ambassade du Maroc à Berlin a précisé, dans un communiqué, que « Süddeutsche Zeitung a évoqué la question dans plusieurs articles de presse, dont certains parlent de l'affaire comme d'un fait avéré et d'autre comme d'un soupçon, concernant l'obtention du Royaume du Maroc du logiciel espion appelé « Pegasus » et son utilisation pour espionner et écouter les téléphones portables de nombreux politiciens, journalistes et autres personnalités. Le Royaume du Maroc, qui nie avec véhémence ces allégations, n'a jamais obtenu et n'a donc pas utilisé le logiciel espion Pegasus, soutient ledit communiqué. Le Maroc a pris cette mesure en Allemagne contre le Süddeutsche Zeitung qui est, avec le Frankfurter Allgemeine Zeitung et Die Welt, un des trois plus grands quotidiens allemands, après avoir porté plainte pour diffamation en France contre Amnesty International, Forbidden Stories, Le Monde, Mediapart et France Radio pour diffamation, a annoncé jeudi son avocat, jeudi 22 juillet, Me Olivier Baratelli. « Le Royaume du Maroc et son ambassadeur en France, Chakib Benmoussa, ont mandaté Me Olivier Baratelli pour délivrer, dès aujourd'hui, deux citations directes en diffamation » contre ces deux associations à l'origine des révélations depuis dimanche sur les clients de ce logiciel. Une première audience procédurale est prévue le 8 octobre devant la chambre spécialisée en droit de la presse, mais le procès ne devrait pas avoir lieu avant environ deux ans. « L'Etat marocain entend immédiatement saisir la justice française, car il souhaite que toute la lumière soit faite sur les allégations mensongères de ces deux organisations qui avancent des éléments sans la moindre preuve concrète et démontrée », avait accusé l'avocat du Maroc Me Baratelli.