L'Organisation des pays exportateurs de pétrole OPEP serait parvenue ce mercredi à un accord, après une impasse de près de deux semaines sur ses futurs niveaux de production de pétrole, selon des rapports du Wall Street Journal et de Reuters. En effet le blocage temporaire qui pesait sur l'Organisation depuis début juillet suite au différend entre les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite aurait été levé. Les deux pays étant parvenus aux grandes lignes d'un accord qui permettrait de débloquer un accord entre l'OPEP et ses alliés pour augmenter la production de pétrole, ont déclaré mercredi quatre délégués et conseillers de l'Organisation. Cependant, dans un communiqué publié mercredi, le ministère de l'Energie des Emirats arabes unis a déclaré qu'un accord avec l'OPEP+ sur sa base de référence n'avait pas encore été entièrement conclu et que les délibérations se poursuivaient et non toujours pas encore été finalisées. Les négociations, effectivement semblaient serrées, et on butait sur de menus détails, quant au niveau exact de la ligne de base (base de calcul des objectifs de production des Etats membres) qui étaient toujours en discussion. Qu'à cela ne tienne ! L'heure est tout de même à l'optimisme. Les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite sont parvenus aux grandes lignes d'un accord pour augmenter la production de pétrole. Le différend entre Riyad et Abou Dhabi avait éclaté au grand jour après des pourparlers de l'OPEP +, début juillet. Les deux avaient approuvé l'accord proposé qui aurait injecté 2 millions de bpj supplémentaires dans le marché pour réduire les prix du pétrole mais la date de l'augmentation de la production fâchait, l'Arabie saoudite (décembre 2022) et les Emirats arabes unis à partir d'avril 2022, à moins qu'un quota de production plus élevé ne leur soit accordé 600 000 bpj au lieu des 400 000 bpj convenus entre les Etats membres. Riyad et Moscou avaient eu une proposition visant à augmenter la production de 400 000 barils par jour, chaque mois, d'août à décembre et à prolonger l'accord d'approvisionnement OPEP+, conclu l'année dernière, au-delà de sa date de fin prévue en avril 2022. Les Emirats arabes unis avaient alors déclaré qu'ils soutenaient l'augmentation de la production, ils ont exigé que leur propre production de référence – à partir de laquelle les réductions d'approvisionnement sont calculées – tienne compte de ses capacités de production plus élevées et soit examinée avant d'accepter de prolonger l'accord. Pour sa part le Royaume d'Arabie saoudite, compte tenu de la crise de Covid-19 et de l'émergence de variantes telles que le Delta estimant que le marché pétrolier a besoin de plus de certitude avait souhaité étendre les échanges OPEP + jusqu'à au moins fin 2022. Selon des sources citées par le Wall Street Journal, le compromis qui aurait été trouvé ce mercredi entre l'Arabie saoudite et son plus fidèle allié dans la région devrait porter la référence des Emirats arabes unis à 3,65 millions de barils par jour à partir d'avril prochain contre 3,168 millions actuellement. Le pétrole brut Brent, la référence internationale, a grimpé de 1% à la nouvelle pour atteindre 77,09 $ le baril, le niveau le plus élevé depuis 2018. L'indice de référence américain (West Texas Intermediate) a atteint 76,20 $ le baril. Mardi, le Brent avait encore grimpé à 77,84 $ le baril tandis que le West Texas Intermediate atteignait 76,98 $ – le plus haut niveau depuis 2014. Mardi, l'Agence Internationale de l'Energie avait averti que la hausse des prix du pétrole pourrait commencer à freiner la reprise économique à moins que l'OPEP n'agisse rapidement pour augmenter l'offre. L'OPEP + avait convenu l'année dernière de réductions de production record de près de 10 millions de barils par jour (bpj) pour faire face à une baisse de la demande induite par la pandémie. Les bordures se sont progressivement assouplies depuis lors et s'élèvent désormais à environ 5,8 millions de bpj.