Les données publiées dans un rapport de la Commission des infrastructures, de l'énergie, des minéraux et de l'environnement, à la Chambre des représentants, indiquent que les forêts au Maroc fournissent sept emplois principaux, et leur valeur est estimée à 1,5 % du produit intérieur brut (PIB). Ces données officielles ont révélé que la détérioration du couvert forestier au Maroc est estimée à 17 000 hectares par an, avec un taux de succès de reboisement qui ne dépasse pas les 48% en deux ans, alors que l'ambition du Royaume est d'inverser 30 ans de cette dégradation. Les forêts fournissent des emplois, indique encore le document et protègent l'environnement en préservant la diversité biologique et le patrimoine naturel. Au niveau des fonctions économiques, elles contribuent à la production de bois et assurent l'écotourisme et les activités récréatives dans les espaces naturels. Cependant relève le rapport, le secteur forestier au Maroc est dans une situation caractérisée par une dégradation marquée en raison de la surexploitation et de l'absence de valorisation des ressources forestières et le potentiel de production des forêts varie entre 20% et 30%. Pour ce qui est du chêne-liège, le Maroc possède les troisièmes réserves mondiales de liège, mais il ne représente que 1 % de la valeur des exportations nous dit encore le document. Quant à l'absence d'offres écotouristiques, en plus d'une exploitation forestière excessive, qui s'élève à 3 millions de tonnes de bois de feu qui partent en fumée, elles ne sont pas en reste. Ces données, présentées par le ministère de l'Agriculture, de la Pêche, du Développement rural, des Eaux et Forêts cette semaine, sont intervenues en marge de l'approbation du projet de loi 52.20 portant création de l'Agence nationale des eaux et forêts, qui jouera un rôle important. dans la mise en œuvre de la stratégie « Forêts du Maroc 2020-2030 », une nouvelle stratégie pour les forêts marocaines reposant sur un modèle de gestion holistique, durable et productif de richesse, et visant à réconcilier la population avec le champ forestier pour toutes les générations futures, à travers cinq axes principaux. En effet, s'agissant du développement durable, le rapport évoque les changements climatiques, la déforestation et le stress hydrique, qui au niveau planétaire engendre un mouvement de population vers des latitudes perçues comme clémentes, « mettant à mal la capacité d'accueil des pays de transit et d'accueil des migrants que le désespoir pousse vers l'inconnu ». Un phénomène pas inconnu à notre niveau auquel le Royaume tente de remédier de cette stratégie. Une stratégie dont les orientations portent sur l'implication des usagers dans la gestion participative des forêts afin d'atteindre les résultats souhaités, et l'adoption d'une approche durable en respectant les lignes rouges des capacités productives des forêts. La stratégie vise à changer le regard porté sur les forêts par la population afin d'intégrer la problématique sociale dans ce modèle, de mobiliser les potentiels productifs en partenariat avec le secteur privé et de préserver le patrimoine naturel à travers un réseau d'espaces modèles. La stratégie a fixé des objectifs ambitieux pour l'année 2030, notamment le boisement de 50 000 à 100 000 hectares et la fourniture de plus de 500 stimulants pour intervenir auprès de la population, à raison d'un activateur pour chaque groupe de terres forestières. Ces objectifs incluent également d'inverser 30 ans de dégradation en recouvrant plus de 133 000 hectares de couvert forestier, de contracter pour la protection participative des zones boisées en offrant des incitations de 1 000 dirhams par hectare et de créer plus de 27 500 emplois directs supplémentaires dans les forêts participatives, chaînes productives et écotourisme . Le ministère de l'Agriculture, de la Pêche, des Eaux et Forêts estime que cette stratégie assurera la croissance des revenus annuels, les produits forestiers et les produits écotouristiques générant de deux à cinq milliards de dirhams. La mise en œuvre de cette stratégie sera confiée au Ministère de l'Agriculture, de la Pêche, du Développement Rural, des Eaux et Forêts, l'Agence Nationale des Eaux et Forêts, en plus de la Société des Parcs Nationaux qui sera créée à cet effet.