Les Algériens étaient appelés aux urnes pour élire les nouveaux députés de l'Assemblée populaire nationale (APN)lors des élections qui se sont déroulées samedi 12 juin en Algérie et soixante-douze heures après la fermeture des bureaux l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie) n'a communiqué ni le taux de participation, ni les résultats provisoires du scrutin. Demain mardi, il est prévu que l'Autorité Nationale Indépendante des Elections (ANIE), dévoile un nouveau taux de participation national. Il s'agit d'un taux de 25,07 % qui sera considéré par l'ANIE comme le taux de participation national définitif après avoir annoncé une première fois une « moyenne » de 30,20 %. Pourtant à A 16 H 00, le taux de participation officiel était de l'ordre de 14,47 %. Aussi, décision fut prise de repousser d'une heure, la fermeture des bureaux de vote. Le monde alors s'étonna qu'en quatre heures on ait pu plus que doubler la participation ce sont au bas mot, près de 4 millions d'électeurs qui se sont rendus en urgence on va dire aux urnes pour déposer leurs bulletins. Après l'annonce de l'Anie en fin de soirée les autorités firent de l'expression « en bouche close mouche n'entra et ce fut le silence. Un silence, du reste, si assourdissant qu'il a laissé place à la suspicion dans les rues algériennes où le peuple s'interroge sur ce que le système est encore, en train d'ourdir à son encontre. Aussi spécule-t-on à qui mieux mieux. En attendant les résultats, les premières tendances indiquent que le nombre d'électeurs est plus faible dans les grandes villes qui ont vécu de l'impact des manifestations du Hirak et que la colère perdure en Kabylie région berbérophone et rebelle. Des résultats, les uns parlent du retour des symboles du Bouteflikisme et de la victoire du trio FLN-RND-MSP, qui rappelle aux Algériens l'ex-Alliance présidentielle de Bouteflika. Le parti islamiste qui avait quitté cette Alliance en 2012, après y avoir siégé pendant huit ans, dès dimanche, le MSP revendiquait même la victoire dans la majorité des wilayas et à l'étranger, avant d'être recadré sèchement par l'Anie. Aussi, il adoptait la fameuse expression en attendant mardi ou mercredi, peut-être même jeudi avant de pavoiser à l'annonce des résultats. « Nous attendons toujours les résultats définitifs . Nous n'avons aucun commentaire à faire avant», affirmait, lundi, le porte-parole du parti. Selon les résultats que des médias voix de leur maître, ont avancé, on notera une percée remarquable du FLN, du RND ou encore du MSP. Les autres (partis de l'abstention, mouvement du Hirak...), quant à eux, constatent et font part du désarroi que le taux élevé d'abstention est le plus grand vainqueur des élections législatives qui ont eu lieu samedi, et qu'il ne fera que conduire l'Algérie dans une impasse politique avec un parlement divisé. En effet même si ce chiffre serait retenu lors de l'annonce officielle, il demeure assez faible pour des élections législatives. Ce sont deux Algériens sur trois sinon, un sur quatre qui ont boudé les bureaux de vote. Démission, désengagement de la chose politique ou boycott actif, quelque soit la raison des uns et des autres par rapport à ce scrutin, le désaveu populaire est là. L'Algérien se désintéresse des élections qu'elles soient, présidentielle, référendum sur la Constitution ou législatives, rien n'y fait, le peuple mordicus fait savoir haut et fort ou en silence son « basta ». Cette élection montre à l'évidence que les participants à ce rendez-vous, qu'ils soient partisans ou indépendants, (les listes indépendantes étant pour la première fois dans l'histoire du pays plus importantes que les autres), n'ont pas réussi à convaincre l'Algérien que ce soit en Algérie ou au niveau de la diaspora (moins de 3%). Pourtant les autorités n'ont pas radiné pour en faire un succès, l'Etat a pris en charge financièrement une partie des candidats (les frais de campagne des candidats non partisans de moins de 40 ans). Rien n'a pas fonctionné. Le Parlement, algérien, c'est sûr, sera en manque de légitimité, et de représentativité. La nouvelle ANP devait remplacer celle à majorité FLN/RND. Elle retombe malheureusement dans ses travers. Les formations et le mouvement réfractaire ayant participé au boycott ont mis en relief, "l'approfondissement du fossé entre le pouvoir et le peuple". Des analystes s'accordent à dire que « la situation du président est des plus fragiles car elle augmente sa dépendance à l'égard de l'establishment militaire et réduit sa marge de manœuvre et que la durée de sa vie politique est plus que jamais dictée par l'armée ». Cela n'a jamais été aussi vrai et cela ne dupe nullement l'Algérien qui le scande à chaque vendredi quand il est de sortie.