Rabat relance le dialogue entre des responsables libyens pour avancer sur le dossier de l'unification des institutions souveraines. En effet, depuis le dialogue de Bouznika en septembre dernier, ce dossier est mis en veilleuse, pour cause de mésentente quant aux nominations des chefs des sept institutions suprêmes libyennes. Aussi, le Maroc tente de raviver ce dossier épineux et hier jeudi, le président de la Chambre des représentants de la Libye Aguila Saleh Issa (CG) a été accueilli par le président de la Chambre des représentants du Maroc, Habib El Malki (CR) à son arrivée à l'aéroport de Salé à Rabat, Maroc tandis que le président du Haut Conseil d'Etat libyen Khaled Al-Mechri rejoignait la capitale marocaine le même jour. Il y a rencontré le président de la Chambre des conseillers Hakim Benchamach. Rabat qui pèse comme médiateur essentiel dans le dossier libyen tente une sortie de crise en Libye en organisant une rencontre -soit-dit en passant ajournée à deux reprises-, entre Aguila Saleh, le chef du Parlement et Khaled al-Mishri le chef du haut conseil d'Etat. Dès lors, les responsables Libyens entament ce vendredi 4 juin à Rabat, un round de négociations sous l'égide du Royaume pour arriver à un accord autour de la nomination aux postes stratégiques et de souveraineté qui fâche. Ce round de négociation s'inscrit dans la volonté des parties libyennes de redynamiser le rôle de médiation du Royaume, ainsi que l'accord politique pour une sortie de crise dans ce pays maghrébin. Le mois de septembre dernier, les délégations du Haut conseil d'Etat libyen et du Parlement de Tobrouk étaient parvenues à un accord global sur les critères et les mécanismes transparents et objectifs pour occuper les postes de souveraineté mais avaient buté sur les nominations. Les deux parties au dialogue avaient appelé l'ONU et la communauté internationale à « soutenir les efforts du Maroc visant à réunir les conditions adéquates et à créer un climat propice pour parvenir à une solution politique globale en Libye, renouvelant leurs remerciements et leur gratitude au Royaume ». N'en déplaise à l'Allemagne le Royaume est soutenu par Washington et les Nations unies. Le Maroc œuvre depuis 2014 au dialogue inter-libyen et se pose comme « médiateur actif » pour une solution à la crise. Ces efforts ont abouti à l'accord de Skhirat signé fin 2015. Un accord devenu référence pour une solution en Libye, malgré les agissements tendancieux de l'Allemagne à vouloir préférer l'Algérie dans ce dossier. La réunion de Aguila Saleh et Khaled Al-Mechri à Rabat, vise aussi à parvenir à un accord définitif avant une conférence prévue à Berlin, le 24 juin. Même si l'Allemagne a invité le Maroc -à titre de rachat pour l'ensemble de ses œuvres belliqueuses passées-, à prendre part à cette conférence, Rabat semble désintéressé par cette étape de moindre impotence. Le Royaume ne cherchant pas à cet effet, à cueillir la moindre retombée de cette réconciliation libyo-libyenne que l'axe Berlin/Alger tente de mettre à son profit. Selon le président de la Chambre des représentants libyenne Aguila Saleh, la Libye a toujours besoin du soutien constant du Maroc pour la sécurité et la stabilité de ce pays du Maghreb. A titre de rappel, le Maroc avait été écarté de la conférence de Berlin en janvier 2020 avant d'être invité pour une rencontre par visioconférence en octobre, invitation au demeurant déclinée par Rabat. Pour autant, le Maroc continue et continuera à tenir un rôle dans les négociations en Libye, et pour cause les négociations sur la désignation de hauts responsables libyens, qui ont réuni ces derniers mois au Maroc des représentants rivaux libyens, ont repris ce vendredi