Après la signature des accords de Skhirat, le 17 décembre 2015, le Maroc accueille de nouveau un dialogue entre l'Est et l'Ouest de la Libye. Une réunion pour préparer l'après-Haftar. Le Maroc revient en force sur le dossier libyen. Les développements que connaît actuellement ce pays maghrébin, à savoir la maladie du maréchal Khalifa Haftar et son évacuation d'urgence à Paris et l'élection d'un nouveau président du Haut Conseil d'Etat basé à Tripoli, Khaled al-Mechri (des Frères musulmans), offrent des conditions pour une relance de la médiation du royaume. Hier après-midi, deux délégations du parlement de Tobrouk et une autre du Haut Conseil d'Etat ont atterri à l'aéroport de Salé. Aujourd'hui au siège de la Chambre des représentants, la première a eu des entretiens avec Habib El Malki, indique un communiqué de la présidence de l'instance constitutionnelle. En revanche, la deuxième, islamiste, a pris langue avec Abbdellatif Hallouti (du PJD), vice-président de la Chambre des conseillers. Vers une reprise de dialogue à Rabat entre l'Est et l'Ouest libyen Une éventuelle disparition de Haftar de la vie publique libyenne a visiblement brouillé les cartes de ses partisans, d'autant que Abderrazzak Al Nadouri, numéro deux de l'«Armée nationale» que dirige le maréchal, a été le mercredi 18 avril la cible d'une attaque dont il est sorti indemne. Le Maroc est à même de favoriser une reprise du dialogue. Au lendemain de son élection au Haut Conseil d'Etat, Khaled al-Mechri a invité Aguila Salah Issa, président de la Chambre des représentants, à se rencontrer en Libye ou ailleurs. A ce propos, des médias libyens annoncent une rencontre à Rabat, probablement demain mardi, entre Aguila Salah Issa et Khaled al-Mechri, en vue de mettre en place les bases d'une réelle réconciliation. Une nouvelle accueillie avec satisfaction par l'une des plus importantes tribus dans le pays : les Abaidates. Le choix de se rendre au Maroc pour une relance du dialogue inter-libyen intervient dans un contexte plutôt favorable. En effet, Aguila Salah, président du parlement de Tobrouk, a préparé ce rendez-vous en effectuant deux visites en Egypte et aux Emirats arabes unies, deux grands alliés de Khalifa Haftar. De son côté, Khaled al-Mechri s'est réuni, jeudi dernier à Tripoli, avec l'ambassadrice de France. Le Caire, Abou Dhabi et Paris jouent, à travers plusieurs interventions et intervenants, des rôles déterminants sur la scène politique libyenne.