Le président et le premier ministre de transition au Mali qui ont démissionné après leur arrestation en début de semaine par les militaires, ont été libérés, a-t-on annoncé, jeudi, de sources concordantes. Le président Bah Ndaw et son Premier ministre Moctar Ouane « ont été libérés cette nuit », a indiqué aux médias un responsable militaire sous couvert d'anonymat. Une libération confirmée par des proches et membres des familles des deux responsables. Le vice-président de la transition et homme fort du pouvoir malien, le colonel Assimi Goïta, avait annoncé mardi avoir déchargé de leurs prérogatives Bah Ndaw et Moctar Ouane arrêtés la veille par les militaires, en les accusant de tentative de « sabotage » de la transition. Il leur a reproché d'avoir formé un nouveau gouvernement sans se concerter au préalable avec lui, bien qu'il soit en charge de la défense et de la sécurité, domaine cruciaux dans le pays en pleine tourmente. Un conseiller du colonel Goïta a, par la suite, annoncé la démission des deux responsables. Le président malien Bah Ndaw et le Premier ministre Moctar Ouane ont été emmenés, lundi, de force au camp militaire de Kati, à une quinzaine de kilomètres de Bamako. Ces évènements interviennent quelques heures seulement après l'annonce d'un nouveau gouvernement, qui a remplacé l'ancien cabinet dont la démission a été présentée, le 14 mai, par le Premier ministre Moctar Ouane. Le Comité local de suivi de la transition au Mali, composé de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), de l'Union Africaine et de la MINUSMA, a exprimé sa « profonde préoccupation » face à la situation au Mali. Dans un communiqué conjoint, le comité qui compte également des membres de la communauté internationale, y compris la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Union européenne, condamne fermement cette tentative de coup de force.