Les Nations Unies et leurs partenaires ont exprimé leurs profondes préoccupations concernant la situation au Mali après l'arrestation lundi des dirigeants civils de la transition. Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres a appelé au calme et à la libération inconditionnelle des dirigeants de la transition au Mali. « Mon Représentant spécial travaille avec la CEDEAO, l'UA et les acteurs internationaux soutenant la transition politique en cours », a déclaré, mardi, M. Guterres sur Twitter. Neuf mois après le dernier coup d'Etat dans ce pays, des militaires ont arrêté le président de la transition, Bah N'Daw, et son Premier ministre, Moctar Ouane, et certains de leurs collaborateurs. Les deux dirigeants ont été amenés lundi soir au camp militaire de Kati à une quinzaine de kilomètres de la capitale Bamako. « Cette action inconsidérée est lourde de conséquences pour le Mali et la région dans son ensemble », a déclaré le porte-parole de la MINUSMA, Olivier Salgado. La mission onusienne cherche à obtenir dans les meilleurs délais l'accès à toutes les personnes actuellement détenues par les militaires à Kati « afin de s'assurer de leurs conditions de détention et d'obtenir des garanties quant au respect de leurs droits fondamentaux et des libertés qui y sont liées, tels que consacrés par le droit international des droits de l'homme », a-t-il dit. Le Secrétaire général de l'ONU, Antonioo Guterres, ainsi que le Comité local de suivi de la transition – composé notamment de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), de l'Union Africaine (UA) et de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) – et de plusieurs pays occidentaux, dont la France et les Etats-Unis, se sont déclaré profondément préoccupés par ces arrestations. Dans un communiqué conjoint, ils ont fermement condamné « la tentative de coup de force » survenue à la suite de la publication du décret portant nomination des membres du gouvernement par le président de la transition sur proposition du Premier ministre. Selon les informations rapportées par la presse, un désaccord sur les nominations seraient à l'origine des arrestations. L'ONU et ses partenaires ont exigé la libération immédiate et inconditionnelle des deux dirigeants de la transition et souligné que les éléments militaires qui les détiennent seront tenus personnellement responsables de leur sécurité. Ils ont réaffirmé également leur ferme soutien aux autorités de la transition et demandé que la transition reprenne son cours pour se conclure dans les délais prévus. « La communauté internationale rejette par avance tout acte imposé par la contrainte, y compris des démissions forcées », ont-ils assuré.