Le colonel Assimi Goïta a officiellement prêté serment, lundi à Bamako, comme président de transition du Mali devant la Cour suprême du pays. Peu après la prestation de serment, le colonel Goïta a signé un décret nommant, comme l'exigeaient les partenaires du pays, un premier ministre civil. Il s'agit de Choguel Kokalla Maïga, plusieurs fois ministre et candidat à la présidentielle à trois reprises. Dans son discours d'investiture, le colonel Goïta a "rassuré les organisations sous-régionales, régionales et la communauté internationale en général que le Mali va honorer l'ensemble de ses engagements pour et dans l'intérêt supérieur de la nation". Se disant conscient que "les défis sont immenses, car les attentes légitimes du peuple sont grandes", il a prôné la cohésion pour relever tous les défis, notamment l'organisation d'élections justes, crédibles et transparentes dans les délais prévus. Il a également promis la réduction du train de vie de l'Etat, annonçant la réduction de deux tiers des fonds de souveraineté du président et que la somme économisée sera investie dans la réalisation ou l'amélioration des services sociaux de base. Selon lui, l'une des missions assignées au futur gouvernement de transition sera d'engager "un dialogue franc et sincère avec tous les syndicats pour apaiser le climat social". "J'entends imprimer une nouvelle dynamique à la gouvernance du pays. J'affirme ma ferme détermination à relever les défis", a déclaré M. Goïta, soulignant que son pays ne va pas se soustraire de ses engagements internationaux. Nommé vice-président de transition après la mutinerie en 2020 qui a poussé à la démission le président Ibrahim Boubacar Keïta, le colonel Goïta a été proclamé le 28 mai président de transition par la Cour constitutionnelle du Mali suite à la démission de l'ancien président de transition Bah N'Daw. Le 24 mai, après la nomination du nouveau gouvernement de transition formé par l'ex-Premier ministre Moctar Ouane, les militaires avaient arrêté et emmené MM. N'Daw et Ouane dans le camp militaire de Kati, près de Bamako. Le 26 mai, le commandant Baba Cissé, conseiller spécial du colonel Assimi Goïta, avait annoncé que les deux hommes avaient présenté leur démission, justifiant leur arrestation par "des différends profonds tant sur la forme que sur le fond par rapport au fonctionnement de la transition". La CEDEAO et l'Union africaine (UA) avaient suspendu le Mali et exigé la nomination immédiate d'un Premier ministre civil, la formation d'un gouvernement inclusif, le respect de la période de transition fixée à 18 mois et l'organisation d'élections au plus tard le 27 février 2022, auxquelles les dirigeants de l'actuelle transition ne pourront pas se présenter.