A fin avril dernier, la TIC appliquée sur les tabacs manufacturés a généré des recettes de près de 3,24 milliards de dirhams. Si l'on se réfère au dernier bulletin mensuel de statistiques des finances publiques d'avril 2021 publié par la Trésorerie Générale du Royaume (TGR), l'on déduit que les recettes de la TIC (Taxe Intérieure de Consommation) appliquée aux tabacs manufacturés ont rapporté à l'Etat à fin avril dernier dans les 3,24 milliards de dirhams (MMDH) contre respectivement 3,3 milliards à la même période en 2020 et 3,9 milliards en 2019. « C'est dire que l'irruption avec effraction de la pandémie Covid-19, source de disruption pour beaucoup de secteurs, n'a pas freiné la contribution de la branche « tabacs » et ce, malgré le poids pesant de la TIC ainsi que de la hausse des droits de douane à l'importation », explique à Hespress Fr une source bien informée au niveau du ministère de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'Administration (MEFRA), ajoutant que l'industrie du tabac représente un enjeu fiscal important, en tant que deuxième contributeur aux recettes de la TIC. « Pour un secteur comme les tabacs manufacturés, le volume donné de recettes attendues des droits d'accise dépend des conditions et facteurs qui peuvent exercer une action réciproque et influer ainsi sur l'importance de chacun d'entre eux. Des facteurs comme la politique fiscale, traduite par la structure des prix de vente, l'élasticité de la demande, les stratégies commerciales des opérateurs en répercutant une partie ou l'intégralité de la hausse sur les prix au détail, la dimension du commerce illicite, ainsi que les conditions socio-économiques du marché », nous a confié, pour sa part, Ghassan Khaber, Directeur Corporate Affairs, Legal Affairs et Communication chez la Société marocaine des tabacs (SMT). Et d'affirmer : «C'est pour cela que nous pensons qu'il est de la responsabilité des opérateurs du secteur d'améliorer leur contribution aux recettes publiques en accompagnant la mobilisation fiscale de recettes additionnelles, critiques pour le trésor public, surtout en cette période de pandémie ». Plus de trois milliards de recettes engrangées De même, le rapport annuel des douanes 2020 paru en mai 2021 fait du cadrage du secteur du tabac, une réalisation majeure en dévoilant principalement que si la TIC a baissé de 8,4% par rapport à l'année précédente, c'est compte-tenu du recul de la quasi-totalité des rubriques de cette taxe et dont notamment celle sur les tabacs manufacturés. « La TIC sur les tabacs manufacturés a chuté de 2,7% ou -311,4 millions de dirhams par rapport à l'année précédente, compte tenu des recettes exceptionnelles collectées au cours de l'année 2019 pour le compte de l'année 2018. Hors ces recettes, la TIC sur les tabacs manufacturés aurait enregistré une hausse de 4,4%, corrélée à l'évolution du nombre de paquets de cigarettes déclarés de 4,4% ». Parallèlement, dans sa dernière note de conjoncture, la DEPF (Direction des Etudes et des Prévisions Financières) table, au titre des 4 premiers mois de l'année en cours, sur des recettes des TIC qui s'apprécieraient de 8,7% à 9,1 MMDH, soit un taux de réalisation de 31,4%, notamment celles sur les produits énergétiques (+15,9% à 5,1 milliards) et celles sur les tabacs manufacturés (+0,6% à 3,5 milliards). Rappelons, par ailleurs, que ce sont trois géants qui s'accaparent les 80 % du marché marocain, à travers 4 familles de produits, en l'occurrence Philip Morris International (Marlboro) avec 20%, Japan Tobacco International (Winston) avec 16% et la SMT (Gauloises et Marquise) qui détient la plus grande part avec 57%.