Etroitement liée à l'exportation, la tomate ici-bled est le produit phare des légumes et fruits et des primeurs au Royaume. Et si le Maroc se démarque au niveau de l'export c'est à ses régions du sud, Souss-Massa et Dakhla qu'il le doit. Dans l'affaire, Berkane n'est pas en reste mais ces deux régions n'ont rien à lui envier d'autant plus que 100% de la tomate sous abri est produite dans les zones du sud. Cela dit, le Royaume a réalisé une véritable percée ces dernières années, dans l'exportation de tomates, sous l'impulsion du Plan Maroc Vert. Et c'est tout à son honneur au regard de ses efforts afin d'assurer qualité et compétitivité à son légume fétiche. En accordant à cette filière la place qu'elle mérite au niveau de l'export, le Royaume s'est nettement distingué, face à la concurrence et notamment à celle de l'Espagne. Aujourd'hui la notoriété du Maroc sur le marché international de la tomate n'est plus à faire grâce notamment à sa qualité, son goût, son prix et son accessibilité. Des caractéristiques qui font la réussite de la politique agricole du Maroc pas qu'au niveau de ce légume mais qui également s'étendent à d'autres produits agricoles qui, eux ont su se faire une place au soleil dans les étales de marchés de plusieurs pays à travers le monde et particulièrement en Europe. Un état de fait qui a laissé sur le carreau de nombreux agriculteurs et producteurs espagnols, qui assis dans un confort moral et une position dominante n'ont pas pu voir venir un changement qui systématiquement les ébranlaient. Les efforts de persévérance et d'abnégation ont fini par payer. Tant et si bien, que ces derniers ne font plus le poids face à la concurrence marocaine. Aussi en désespoir de cause ils ont tout bonnement décidé d'abandonner la culture de la tomate, au profit d'autres légumes moins nobles... Lors de la campagne 2019/2020, le Maroc exportait pour la première fois, un volume de tomates plus élevé qu'Almeria principale région productrice de tomates et qui concentre pratiquement toute la production espagnole. Selon le service statistique Estacom, la province d'Almeria a exporté 418 640 tonnes de tomates (-11,3% que l'exercice précédent et -25,2% que les 5 dernières années) au bonheur du Maroc qui lui exportait 486 880 tonnes. C'est que la province d'Almeria illustre bien l'abandon de la culture de tomates en Espagne. Selon les estimations de l'Asaja Almería (une association d'agriculteurs et producteurs de fruits et légumes), la province compte actuellement 16% d'hectares de tomates de serre en moins qu'il y a neuf ans, soit un total de près de 2000 hectares en moins. Par contre au Maroc, les conditions de production sont optimales, et le succès coté export le Royaume le doit à sa zone sud qui bénéficie d'atouts considérables lui permettant d'assumer comme des conditions pédoclimatiques favorables avec des températures régulières et des durées élevées d'ensoleillement, disponibilité de terrains, ressources humaines qualifiées en plus d'une main d'œuvre, sans compter l'expertise technologique, l'ingénierie et les techniciens accompagnant les producteurs et agriculteurs dans tous les domaines et des rouges et pas vertes. Cela étant l'Asaja a étayé ce retrait de la course à la tomate par « le manque de rentabilité de cette culture et l'impossibilité de faire face à la concurrence des pays tiers, notamment le Maroc, ont rendu très difficile pour les agriculteurs espagnols le fait de faire face à une production dont le coût a augmenté de 13% environ au cours de ces neuf années. Et tout cela en dépit d'être un produit protégé dans l'accord commercial entre l'Union européenne et ce pays ». En réalité la tomate d'Espagne et en particulier celle de la province d'Almeria, qui faisait la notoriété de notre voisin du nord, n'est plus compétitive comme elle était avant face à celle de notre pays.