Le Haut-Commissariat onusien aux droits de l'homme (HCDH) a de nouveau, condamné au piloris les autorités algériennes ce mardi 11 mai, pour ce qui est des violations des libertés ou dit, plus politiquement correct, émis ses vives préoccupations sur cette question, lors d'un point de presse régulier à Genève. En effet dans une déclaration rendue publique hier, l'instance de l'ONU se dit « de plus en plus préoccupée par la situation en Algérie, où plusieurs droits fondamentaux, comme les droits à la liberté d'opinion et de réunion pacifique continuent d'être violés ». L'instance en appelle à l'arrêt de la répression contre le Hirak, dénonçant « le recours à la violence pour disperser les manifestations pacifiques » et « les arrestations arbitraires et la détention de personnes ayant exercé leurs droits à la liberté d'opinion, d'expression et de réunion pacifique ». Rupert Colville, porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU a expliqué que les libertés ne sont pas garanties en Algérie. Selon lui, depuis la reprise du Hirak le 13 février, l'ONU a reçu des rapports « faisant état de l'usage inutile et disproportionné de la force contre des manifestants pacifiques, ainsi que d'arrestations continues ». Et de poursuivre « A quatre reprises en avril et mai, des marches d'étudiants ont été empêchées : les autorités ont continué à bloquer l'accès aux points de rassemblement des manifestations; des centaines de manifestants ou toute personne que les forces de l'ordre ont supposée être un manifestant ont été arbitrairement arrêtés », explique-t-il. Rupert Colville révèle que « certains manifestants auraient été détenus puis relâchés après avoir été contraints de signer un document promettant de ne plus participer aux manifestations ». Le porte-parole affirme, également, qu'« au cours des deux derniers mois, des militants, des défenseurs des droits humains, des étudiants, des journalistes, des blogueurs et de simples citoyens exprimant pacifiquement leur désaccord ont continué à faire l'objet de poursuites pénales. Les militants du Hirak continuent d'être poursuivis sur la base de lois trop larges ». Il demande aux autorités algériennes au nom de l'ONU, « de cesser toute forme de harcèlement, d'intimidation, de répression et de violence à leur encontre ». « Nous réitérons notre appel aux autorités pour qu'elles mènent des enquêtes rapides, impartiales et efficaces sur toutes les allégations de violations des droits humains (...) et qu'elles veillent à ce que les victimes obtiennent des réparations », a encore dit Rupert Colville. « Actuellement, environ 70 personnes seraient toujours détenues pour avoir exercé leurs droits humains légitimes. Certains d'entre eux purgent de longues peines tandis que d'autres sont en détention provisoire. De nouvelles allégations de violence physique et sexuelle en détention ont également fait surface ces derniers jours », a-t-il énuméré. Il a appelé également les autorités algériennes « à revoir le Code pénal et d'autres lois répressives, notamment la loi 12-06 sur les associations et la loi 91-19 sur les réunions publiques et les manifestations, pour les mettre en conformité avec le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte africaine sur les droits de l'homme et des peuples, tous deux ratifiés par l'Algérie ».