Une crise mondiale de la dette se profile, et serait inévitable si une action urgence n'est pas engagée par la communauté internationale. C'est le constat alarmant livré par le Secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, qui a plaidé pour un moratoire sur la dette et à des liquidités aux pays qui en ont besoin en ce temps de pandémie. Intervenant à l'ouverture du Forum 2021 du Conseil économique et social des Nations-Unies (ECOSOC) sur le financement du développement durable, Guterres a affirmé qu' »il n'y a qu'un seul choix : agir pour éviter une crise de la dette mondiale ». Rappelant que la pandémie a engendré la pire récession que le monde a connue en 90 ans, le chef de l'ONU a noté que le soutien du G20 à une prolongation de l'initiative de suspension du service de la dette jusqu'à la fin de cette année est « le bienvenu, mais je demande une nouvelle prolongation jusqu'en 2022 ». « Je suis vivement encouragé par l'appel du Comité monétaire et financier (du FMI) à soutenir également les pays à revenu intermédiaire qui sont dans le besoin et qui abritent plus de 60% des pauvres du monde », a-t-il ajouté, estimant que de nouveaux mécanismes peuvent faire appel aux échanges de dettes, aux rachats et aux annulations. Toutefois, a-t-il relevé, « nous devons aller au-delà de l'allégement de la dette. *Nous devons de toute urgence renforcer l'architecture de la dette internationale pour mettre fin aux cycles meurtriers des vagues d'endettement, des crises de la dette mondiale et des décennies perdues ». Pour le Secrétaire général, cela commence par un « dialogue ouvert et limité dans le temps » avec toutes les parties prenantes pour instaurer la confiance et la transparence. « Nous avons besoin d'une approche inclusive qui englobe les créanciers privés et s'attaque aux faiblesses et lacunes de longue date », a-t-il dit. Evoquant la pandémie de Covid-19, M. Guterres a noté que la crise sanitaire mondiale est « loin d'être terminée », déplorant que la vitesse des infections augmente même aujourd'hui.