L'industrie militaire française arrive à arracher de temps à autre au Maroc quelques contrats d'armement même si les industriels américains en la matière jouent clairement dans une autre galaxie dans le Royaume. On se souvient, l'offre d'achat du Maroc de 2 patrouilleurs destinés à la surveillance de ses côtes pour un montant de 260 millions d'euros avait aiguisé l'appétit de trois constructeurs d'équipements navals en 2019, le groupe espagnol Navantina, le Hollandais Damen et français Kership (Naval group). C'est ce dernier qui finalement l'emporta. Cette même année Nexter groupe industriel français de l'armement qui fabrique du matériel militaire pour le combat terrestre, aéroterrestre, aéronaval et naval signait un contrat de 200 millions d'euros portant sur la vente de systèmes d'artillerie sur camion Caesar (170 millions) et de ses munitions (30 millions). En outre, le missilier MBDA vendait au Maroc en 2019 pour 200 millions d'euros de missiles VL-Mica terrestre. Ces achats entrent dans le cadre de la procédure de modernisation de l'armement des Forces Armées Royales (FAR) que le Maroc a entamé depuis plus d'une décennie afin de faire face aux nouveaux défis sécuritaires dans la région. De son côté, Naval Group travaille sur un projet de reprise d'infrastructures dans le port de Casablanca, le deuxième du Maroc, afin de réaliser la maintenance des navires militaires marocains (trois corvettes Sigma vendues par le néerlandais Schelde et la frégate multi-missions FREMM) ainsi que de navires étrangers. Enfin, le Maroc souhaite à terme acquérir des sous-marins et ont déjà consulté les principaux constructeurs comme TKMS, Navantia et Naval Group. On le voit donc le Maroc, Etats-Unis mis à part, fait quelques emplettes militaires en Europe et notamment en France et dans cette perspective, il se dit que le Royaume aurait plutôt sollicité Naval Group dont il est un bon client, pour l'acquisition de sous-marins. Cette transaction intervient après que le Maroc qui était partant pour un sous-marin russe de quatrième génération à propulsion diesel-électrique, avec une version export ait renoncé à cette option. Le Royaume ayant choisi in fine, pour sa Marine Royale le sous-marin de type Scorpène proposé par le français Kership. En effet, le Royaume aurait été séduit par cet engin très discret, doté d'un système intégré de combat et d'un système de conduite de plate-forme centralisé et automatisé, qui lui garantissent un haut niveau de sécurité en plongée. C'est semble-t-il, l'expérience toute de succès des marines militaires chilienne, malaisienne, indienne et brésilienne qui ont convaincu les FAR. Mais pas que, des gestes commerciaux importants, notamment un assouplissement des conditions de financement pour faire face aux difficultés occasionnées par la crise, consentis par la France aurait également aidé à ce choix. Avant la Russie, le Maroc s'était tourné vers la Grèce et le Portugal pour l'acquisition d'un sous-marin. Ces emplettes si l'on peut dire ainsi du Maroc qui viennent s'ajouter aux gros contrats signés avec les Américains comme les achats de chasseurs F16 ou des hélicoptères Apache ont suscité une vive appréhension, chez le voisin espagnol. En effet, Madrid ne voit pas du meilleur œil et le partenariat militaire entre Washington à Rabat, et le renforcement de l'arsenal militaire des Forces Armées Royales, notamment les hélicoptères d'attaque hautement armés qui rejoindront l'escadron des Forces Royales Air (FRA). En effet, l'avionneur américain « Boeing » a signé un contrat d'achat de 24 hélicoptères Apache « AH-64E » avec les Forces Armées Royales, qui seront livrés à partir de 2024 pour un coût estimé à 4,25 milliards de dollars. L'accord permettra également l'importation de 12 hélicoptères supplémentaires, ce qui portera le total la flotte « Apache » à 36 avions, avec l'équipement connexe ainsi que trois hélicoptères CH-47D Chinook (134 millions de dollars). Le journal « El Espanol » a récemment publié que l'armée espagnole voyait avec méfiance le partenariat maroco-américain et son développement sécuritaire. L'armée espagnole ajoute, le média dispose actuellement du même nombre d'hélicoptères que le Maroc, indiquant que Madrid dispose d'une petite flotte militaire par rapport aux hélicoptères d'attaque. L'armée de l'air espagnole dispose de 24 hélicoptères «Eurocopter Tiger». Cette concurrence devrait s'accélérer dans les dix prochaines années au regard de l'accord militaire bilatéral entre Rabat et Washington (2020-2030). En effet, en juillet dernier, le Maroc avait approuvé un projet de loi relatif aux équipements de défense et de sécurité, aux armes et munitions, qui vise à légaliser la fabrication, le commerce, l'importation, l'exportation, le transport et le transit de d'équipements et fournitures, à travers la création d'un système de licence pour la pratique de ces activités et un système de suivi et de contrôle des documents.