Après des rumeurs circulant sur l'ouverture prochaine d'un consulat égyptien dans la ville marocaine de Laâyoune qui soit-dit en passant ont ébranlé le voisin de l'est, la République Arabe d'Egypte a cru bon de réconforter l'Algérie, en mettant en avant sa neutralité quant au conflit au Sahara marocain. Pressé par la diplomatie algérienne ainsi que les médias à sa solde, l'ambassadeur d'Egypte en Algérie, Ayman Mosharafa, a nié la véracité des informations diffusées çà et là sur l'intention du Caire d'ouvrir un consulat général dans les provinces méridionales du Royaume du Maroc. L'ambassadeur égyptien à Alger a confirmé, dans une interview à la presse locale, que son pays était sans parti pris dans le conflit du Sahara marocain, soulignant que le Caire appelle à « une solution internationale acceptable pour les deux parties au conflit, la considérant la meilleure possible à la résolution de ce différend » . Le diplomate a ajouté que le ministre égyptien des Affaires étrangères avait exigé la nécessité d'accélérer la nomination d'un nouvel envoyé de l'ONU pour relancer les négociations sur le conflit du Sahara, assurant « la neutralité du Caire afin de préserver ses relations avec les deux pays frères en conflit ». La position de l'ambassadeur égyptien en Algérie contredit la participation du Caire à la Conférence ministérielle sur le soutien au plan d'autonomie sous souveraineté marocaine, qui a été organisée sous la présidence marocaine et américaine le 15 janvier 2021 grâce à la « technologie vidéo ». L'Egypte avait, en effet, assisté à une rencontre internationale, qui avait vu la participation de 40 pays de différentes régions du monde et au cours de laquelle « les participants se sont engagés à poursuivre leur appel à trouver une solution basée sur le plan d'autonomie marocain comme seul cadre de résolution du problème au conflit du Sahara ». L'Egypte avait également exprimé des réserves quant à son soutien à l'intervention du Maroc pour libérer le poste-frontière de Guerguerat, en appelant à « la retenue et au respect des résolutions du Conseil de sécurité, y compris le cessez-le-feu, et à s'abstenir de toute action provocatrice et de toute action portant atteinte aux intérêts économiques et aux échanges commerciaux dans cette région ». Les relations maroco-égyptiennes au niveau diplomatique ont connu des tensions de temps à autre en raison du rapprochement égypto-algérien au détriment de la question du Sahara marocain, notamment après l'arrivée d'Abdel Fattah El-Sissi à la présidence. Le Maroc et l'Egypte ont depuis longtemps tourné la page des querelles diplomatiques après que le roi Mohammed VI eut reçu une lettre en janvier 2015 de la part président égyptien Abdel Fattah El-Sissi où il avait été convenu à l'époque qu'il était important de « ne permettre à aucune partie de s'ingérer entre les deux pays et de saper les relations distinguées qui les unissent ». Dans un entretien avec Hespress, l'ambassadeur de la République arabe d'Egypte accrédité au Maroc, Ashraf Ibrahim, a confirmé la position officielle de son pays vis-à-vis du dossier du Sahara, affirmant que « la position de l'Egypte est claire, car elle n'a jamais et ne reconnaîtra jamais le Front Polisario ou ce qu'on appelle la République sahraouie Il y a eu certes, des tensions entre Le Caire et Rabat, c'est un malentendu appartenant désormais au passé. L'ambassadeur Ashraf Ibrahim avait souligné, dans une précédente interview accordée Hespress, que « l'Egypte est attachée à l'intégrité territoriale et à son soutien à la solution de l'ONU à la question du Sahara et au projet marocain, qui est l'autonomie prônée par le Maroc, et apprécie l'accueil du Conseil de sécurité pour trouver une solution au dossier du Sahara » Cela étant, les relations diplomatiques entre l'Algérie et le Maroc sont au point mort, à preuve la dernière sortie du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita qui n'a pas manqué de pointer du doigt les animosités diplomatique, partisane, institutionnelle et médiatique acharnées de l'Algérie et même un peu plus envers le Royaume. Pour ne pas faire trop long on ne citera que ces mots qui dénoncent l'acharnement de l'Algérie à faire de la marocanité du Sahara sa cause nationale. « Je suis surpris par l'énergie et le temps que consacre l'Algérie à la question du Sahara Marocain. C'est presque devenu la question nationale propriétaire de l'Algérie », a déclaré le ministre avant d'ajouter en s'interrogeant que cela devrait interpeller l'Algérie et les Algériens en premier lieu et s'interroger « Est-ce que la question du Sahara marocain est la priorité des priorités de l'Algérie, plus que les questions qui concernent l'Algérie et les Algériens ? »