L'Afrique se prépare pour la 34ème Assemblée des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) qui doit avoir lieu les 6 et 7 février 2021. La réunion intervient à un moment où le continent est toujours confronté à un certain nombre de défis, dont le fléau Covid-19 principale préoccupation africaine et la menace du terrorisme. Pour ce faire, le Conseil exécutif de l'Union africaine poursuit ce jeudi en visioconférence et à huis-clos les travaux de sa 38ème session ordinaire en prélude justement à cette 34ème session ordinaire du Sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine qui se déroulera à Addis-Abeba et qui sera, placé cette année sous le thème, «Arts, Culture et Patrimoine: des leviers pour construire l'Afrique que nous voulons», examine le rapport annuel sur les activités de l'organisation panafricaine et de ses organes. Exceptionnellement au regard du contexte sanitaire mondial, on examinera également le rapport portant sur la réponse de l'UA à la pandémie du coronavirus. L'examen du projet de l'ordre du jour du 34ème Sommet ordinaire de l'UA, ainsi que les points liés aux élection et nomination au sein des structures de la Commission de l'UA, sont également sur la table. A ce prélude à la 34 ème session, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, est intervenu mercredi lors de la première journée et a souligné que l'année 2020 a été une année « très difficile » sous l'effet de la pandémie de la Covid 19, « mais grâce à l'engagement de la Commission de l'UA, des progrès importants ont été réalisés, citant notamment l'entrée en vigueur de l'Accord sur le libre-échange continental, les réformes institutionnelles importantes qui ont été entreprises et les progrès enregistrés pour établir la paix et la sécurité dans le continent ». Des défis se posent également au niveau du « renforcement du professionnalisme, de l'éthique et l'expertise au sein de la commission loin de l'activisme et du manque de professionnalisme », a-t-il notamment relevé. Le ministre a également noté que « le panafricanisme qui animait le groupe de Casablanca, au début des années 60, trouve aujourd'hui sa continuité dans la nouvelle génération de leaders africains ». De son côté, le Président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat qui intervenait lors de la séance d'ouverture a cité l'intégration régionale, les infrastructures, la gouvernance démocratique, la paix et la sécurité, la réforme institutionnelle, la Santé, les affaires sociales, la science et l'innovation, l'environnement, l'autosuffisance alimentaire, le rapprochement de l'Union africaine des populations et l'affirmation de l'Afrique sur la scène mondiale. « La trajectoire de l'Union africaine est certes jalonnée de succès, elle n'a pas été cependant à l'abri d'insuffisance, de lacune et de dysfonctionnement patents », a souligné le président de la Commission Faki Mahamat qui n'a pas omis de mettre en avant les fléaux qui frappent le continent, la montée de l'extrémisme violent, le radicalisme religieux, les conflits post-électoraux, les assauts récurrents des groupes terroristes, le réveil violent du communautarisme, les diverses expressions socio-politiques du déficit de gouvernance publique « des défis que les Etats membres, doivent relever pour inscrire le continent sur la trajectoire irréversible de la modernité politique », a-il indiqué. La session du Conseil exécutif, a ajouté le président de la Commission de l'UA, aura entre autres activités, la consécration de cette réforme par l'élection de nouveaux Commissaires membres de la nouvelle commission restructurée. Il a en outre noté que le thème de 2021 va de pair avec l'ensemble du mouvement pour la réforme institutionnelle du bloc continental, « car la culture est le principal marqueur de l'identité et à travers elle, nous savons qui nous sommes vraiment ». Cette réunion en prélude au sommet virtuel, rassemble les ministres des ministres des affaires étrangères et de la coopération internationale des 55 Etats membres de l'Union africaine. Plusieurs chefs d'Etat africains ont déjà confirmé leur présence à la réunion virtuelle du 34ème Sommet de l'UA. La réunion devrait avoir des délibérations approfondies sur la réponse de l'Afrique au Covid-19 et l'acquisition et la distribution équitable des vaccins. La 34ème Assemblée des chefs d'Etat et de gouvernement verra également le président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi succéder à son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa à la présidence tournante de l'Union africaine.