Dans le cadre du Comité de veille économique (CVE), le gouvernement et le secteur privé ont signé cinq contrats-programmes qui visent à atténuer les répercussions sur les secteurs les plus touchés par cette crise sanitaire liée au Covid-19. Les secteurs concernés sont les salles de sport, les restaurateurs, les industries culturelles et créatives mais aussi les crèches et les médias. Ainsi, il a été décidé de proroger la date limite d'octroi des crédits « Relance » au 31 mars 2021 et d'introduire des mesures d'assouplissement et d'amélioration des termes d'utilisation de cette offre et ce, en tenant compte de la situation épidémiologique qui nécessite plus de prudence et de respect des mesures sanitaires. Pour les restaurateurs, l'Etat a pris plusieurs engagements pour soutenir cette catégorie de professionnels. À partir du 1er janvier 2021 et jusqu'à la date de la levée de la décision administrative de fermeture, il a été décidé d'octroyer une indemnité forfaitaire mensuelle nette de 2.000 DH aux salariés et stagiaires sous contrat d'insertion ou en arrêt provisoire de travail suite à la pandémie, et relevant des employeurs du secteur de la restauration fermés par décision administrative. Ces derniers doivent être déclarés à la CNSS au mois de février 2020. Pour bénéficier de cette mesure, les employeurs doivent faire une déclaration sur l'honneur, à la CNSS, sur l'arrêt de leurs activités suite à la décision administrative de fermeture. Mais pas que ! Il a été décidé de reporter le paiement des cotisations sociales dues à la CNSS pour la période allant du 1er janvier 2021 et jusqu'à la date de la levée de la décision administrative de fermeture avec remise gracieuse des majorations de retard au titre de la période précitée, à condition de régler le principal de la créance dans un délai maximum de 18 mois. Enfin ! Une batterie de mesures ont été prises par le CVE et le gouvernement pour soutenir les professionnels de la restaurations, qui eux, ne l'entendent pas du même oreille. Dans une déclaration à Hespress Fr, Ahmed Bouferkane, coordinateur national de l'Association des patrons de cafés et restaurants du Maroc a estimé que les accords et le soutien promis par le CVE et le gouvernement « ne sont autres qu'une manoeuvre qui a pour but d'absorber la colère des professionnels du secteur« . « Nous avons eu droit en avril au même discours. Mais la plupart de nos employés n'ont reçu aucun soutien financier, malgré le fait qu'ils soient déclarés à la CNSS. Une partie a touché un ou deux mois de soutien, l'autre partie n'a touché aucun centime. Aucun soutien ne nous a été donné à nous en tant qu'employeurs. Du coup, on ne fait plus confiance à de telles promesse« , explique-t-il, notant que les 2.000 DHS accordé par la CNSS ne suffisent pas pour nourrir les familles impactées par cette fermeture. Même son de cloche auprès de Jeau-Claude Kerennek, patron d'un restaurant à la métropole, qui a tenu les mêmes propos, à quelques détails près, du coordinateur national de l'Association des patrons de cafés et restaurants du Maroc. Pour lui, « si l'Etat décide de soutenir réellement ces employés, dont certains n'ont pas touché ce soutien financier pendant le confinement, c'est tout à son honneur« . Le coordinateur national de l'Association des patrons de cafés et restaurants du Maroc a ainsi conclu en demandant au gouvernement et aux autorités publiques de les laisser travailler en paix, notant que depuis l'allégement des mesures de confinement, aucun café ou restaurant n'a fait l'objet d'un foyer épidémiologique « Nous ne voulons pas de soutien financier de l'Etat. Nous souhaitons juste reprendre notre activité et travailler en paix. Cette fermeture nous impacte encore plus, et le soutien de l'Etat ne pourra pas remédier à son impact sur nous et sur l'économie nationale« , estime-t-il.