La communauté espagnole voit d'un mauvais œil le projet de relier le Maroc et Gibraltar via tunnel maritime sous la Méditerranée ou un pont. Considérant en cela qu'il nuirait aux intérêts de Madrid, qui attendent deppuis plus de 40 ans la réalisation de ce projet avec Rabat. Une idée plus que jamais justifiée eu égard aux échanges entre les deux rives. Or maintenant que l'opportunité est ouverte pour les Britanniques d'intensifier les relations commerciales avec le Maroc, notamment après avoir quitté l'Union européenne cela fait grincer les dents sur la péninsule ibérique. L'Espagne, s'oppose donc naturellement à la promotion de ce projet qui figure cependant dans l'accord de partenariat post-Brexit signé en 2020 entre le Maroc et le Royaume-Uni. En effet, les deux parties se sont fixées comme objectif la construction d'un tunnel ou pont maritime reliant l'île britannique au Royaume, s'étendant sur une distance de 40 kilomètres. Avec la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne et au regard de relations chancelantes entre Madrid, Gibraltar et Rabat, d'autre part, le Maroc et la Grande-Bretagne aspirent à établir une voie bilatérale, de sorte que le rocher de Gibraltar forme un lien essentiel entre l'Afrique et l'Europe. Aujourd'hui que le dossier du Brexit est clos, les Britanniques recherchent des partenaires en dehors de l'Union européenne. Dès que ce projet a été mis sur la table pour discussion, les médias espagnols ont fait état de la crainte des milieux officiels quant au succès de cette idée, d'autant plus que Madrid a attendu quarante ans pour unifier son espace territorial avec le Maroc, et a même nommé un comité paritaire pour étudier la faisabilité de l'unification des deux continents en 1979. Des réunions conjointes ont également eu lieu tous les six mois, mais depuis 2020, aucune réunion n'a eu lieu. Après 15 ans d'études, de collecte de données, d'explorations et de rencontres, il était entendu que le tunnel ferroviaire s'étendrait sur 28 kilomètres sous la mer à une profondeur de 300 mètres reliant Punta Paloma (Tarifa) à Malabata (Tanger), et chaque trajet serait parcouru en 30 minutes. Il n'y a aucune information officielle sur ce projet de tunnel. Ni la date de sa construction, ni le coût, ni l'ingénierie n'ont été dévoilés. Il pourrait s'agir également d'un pont suspendu sur des culées fixes, d'un pont suspendu sur une culée flottante, d'un tunnel submergé appuyé sur le fond marin, d'un tunnel flottant submergé ou d'un tunnel creusé, selon les technologies actuelles. A l'heure actuelle, les parties ne confirment pas l'état de préparation du projet; Des tergiversations qui laissent des perspectives réelles de construction d'un tunnel ou d'un pont entre le Maroc et Gibraltar discutées du reste pendant les négociations qui avaient réuni la Grande-Bretagne et le Royaume, lors de la signature d'accords entre les deux pays le 26 octobre 2019. Le premier dialogue stratégique, dans le but d'approfondir et de renforcer la coopération dans les domaines politique, économique, culturel et sécuritaire entre le Royaume-Uni et le Maroc remonte au 5 juillet 2018 à Londres. Il avait été organisé par Boris Johnson, alors ministre des Affaires étrangères, avec la présence du ministre marocain des Affaires étrangères et chef de la diplomatie, Nasser Bourita. Lors des entretiens avec Rabat, le ministre britannique Connor Burns n'avait pas caché sa vision de « la Trinité, Maroc, Afrique et Royaume-Uni ». D'autant plus bénéfique pour le Royaume-Uni qu'il a été convenu pour Gibraltar l'entrée d'ici à six mois dans l'espace Schengen ce qui astreindra les parties à « fluidifier » les passages entre le Rocher et le continent européen. Cela signifie maintenir un lien ouvert avec l'Europe et une concurrence directe pour Green Island. Un journal espagnol (L'Espanyol ) a rapporté que Gibraltar est également une « plaque tournante » pour la finance et le secteur des services, une expérience dont le Maroc peut bénéficier. Les investissements et les entreprises exonérés d'impôt dans le secteur de la technologie quitteront Gibraltar pour ouvrir des casinos et des sociétés de jeux. À l'horizon 2030, le Maroc devrait améliorer sa capacité de production d'électricité et jouer un rôle important dans le développement du marché britannique de l'électricité. Les incarnations de cette coopération s'étendent aux questions de sécurité et de défense, avec des exercices militaires conjoints entre les Forces Armées Royales marocaines (FAR) et le régiment britannique stationné à Gibraltar. Selon des sources diplomatiques britanniques, « il existe de nombreuses opportunités dans ce domaine, et elles vont s'étendre », en plus de la lutte bilatérale contre la contrebande, le trafic de drogue et le trafic d'êtres humains par le biais de la coopération. L'Espanyol a déclaré que «le Royaume-Uni a une vision africaine intégrée avec le Maroc pour bénéficier du marché du continent dans divers domaines. Boris Johnson, le Premier ministre britannique, doit se rendre bientôt à Rabat, et il est un grand fan de ponts. En 2020, il avait annoncé qu'il «étudiait activement» la possibilité de construire un pont reliant l'Ecosse et l'Irlande du Nord, un projet qui pourrait coûter 20 milliards de livres.