Israël se dirige pour une quatrième fois en moins de deux ans vers des élections législatives après trois scrutins ayant placé les troupes du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de l'ex-chef de l'armée Benny Gantz au coude-à-coude. Ainsi l'a décidé la majorité des élus qui s'est prononcée en milieu d'après-midi, en faveur de la dissolution du parlement (Knesset). Cette première étape (le système politique israélien en prévoit trois) devrait mener les Israéliens aux urnes pour la quatrième fois depuis avril 2019. Le Parlement israélien en approuvant une lecture préliminaire d'une motion de l'opposition visant à dissoudre le Parlement ouvre la voie à une convocation aux urnes pour des élections anticipées, les quatrièmes en deux ans. La motion a obtenu 61 votes favorables y compris celui de Benny Gantz, partenaire du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans la coalition gouvernementale, tandis que 54 députés ont voté contre, selon la Knesset. Le Parlement a débattu de six propositions demandant toutes la dissolution Parlement. Les députés arabes de la faction Raam ont choisi de ne pas voter. Le gouvernement ne tombera pas automatiquement dans l'immédiat. Après la lecture préliminaire, la motion sera soumise à la commission parlementaire de la Knesset – contrôlée par Kakhol lavan (Alliance bleu et blanc de Benny Gantz). Après l'approbation de la commission, le texte devra être soutenu par les députés lors de trois autres lectures. Si cela se produit, le Parlement sera dissous et les députés devront convenir d'une date pour les élections, qui auront lieu entre mars et juin 2021. Accusant l'actuel gouvernement d'union d'être le « pire de l'histoire d'Israël » et de ne pas avoir su gérer la crise du coronavirus, le chef de l'opposition Yaïr Lapid avait demandé la tenue d'un vote mercredi pour dissoudre la Knesset, le Parlement. Dès mardi soir, Benny Gantz avait annoncé son intention en faveur de cette motion accusant notamment l'actuel chef de gouvernement de servir ses intérêts plutôt que ceux du pays. Après trois scrutins n'ayant permis ni à Gantz, ni à Netanyahu de rallier une majorité de députés sur les 120 de la Knesset, les deux rivaux s'étaient entendus au printemps pour former un gouvernement d'union et de crise en pleine période de coronavirus. Mais ces derniers mois, la presse a fait état de nombreuses dissensions entre les deux hommes, notamment sur l'adoption d'un budget pour 2020 – Israël n'ayant pas de lignes directrices budgétaires pour cette années – et 2021. « Netanyahu aime comparer Israël aux principales nations du monde, a fait remarquer avec amertume Gantz, mais où ailleurs dans le monde un Premier ministre serait-il aussi irresponsable au point de laisser son pays sans budget en pleine pandémie ? Le refus du Premier ministre d'adopter le budget, a-t-il accusé, est un véritable « acte de terrorisme économique » et de poursuivre « Netanyahu renie et le public paie ». « Le Premier ministre est un manipulateur politique profondément cynique et que, depuis deux ou trois ans, il prend des décisions en ayant au moins un œil sur son procès pour corruption » a-t-il encore déclaré.