La guerre médiatique sans merci que mènent les scribouillards, proches de l'autorité algérienne, à l'encontre du Royaume du Maroc, depuis que le passage de Guerguerat a été dégagé des milices du Polisario, en dit long sur les intentions de l'Algérie. L'intensité des attaques médiatiques a atteint une telle ampleur qu'un « haut » responsable algérien a laissé entendre une réponse militaire radicale contre le Royaume, au cas où il s'approchait des frontières occidentales de l'Algérie. Pour l'heure, c'est l'inverse qui se produit. Jusqu'à preuve de contraire ce sont l'Algérie et son rejeton, le Polisario qui sont à l'offensive tandis que le Maroc défend son intégrité territoriale. Les agissements du voisin oriental soulèvent nombres de questions sur leurs origines, d'autant plus que l'intervention des Forces Armées Royales (FAR) s'est déroulée sur le territoire marocain et à des centaines de kilomètres de la frontière sud avec l'Algérie. Des sources officielles proches du régime et de l'establishment militaire du voisin oriental ont déclaré que « les récents développements imposés par le Maroc dans la région de Guerguerat, ont amené l'Algérie à réajuster sa nouvelle approche de la question sahraouie, car elle représente désormais une question souveraine liée principalement à la sécurité de la profondeur stratégique africaine dans sa région nationale et souveraine ». Des déclarations qui en disent long sur les ambitions algériennes dans la région du Sahara marocain. Moussaoui El Ajlaoui, chercheur au Centre d'études Afrique et Moyen-Orient, a révélé que « cette agressivité dans les déclarations à l'encontre du Royaume, met en évidence l'échec du plan expansionniste algérien visant à établir une présence militaire sur l'océan Atlantique près de l'entrée de la route de liaison entre Nouadhibou et Guerguerat ». L'expert marocain a expliqué, dans un entretien à Hespress, que « le projet algérien visait à localiser un centre qui serait stratégique à des visées militaires d'implantation dans cette région ouverte sur l'Atlantique et ce dans l'espoir d'encercler et d'enclaver le Maroc, à l'est et au sud. Ce « projet avorté » que l'Algérie ruminait depuis des années avait été ourdi dernièrement après la décision du Royaume de faire de Dakhla, un immense port atlantique d'un investissement colossal de dix milliards de dirhams, afin qu'il devienne un front de mer pour le passage frontalier de Guerguerat, un lien entre le Maroc et sa profondeur africaine ». Des projets que l'Algérie des généraux voit du mauvais œil car elle en subit un isolement total dans la région. Le spécialiste des affaires africaines a souligné, que ce que le Maroc avait fait au point de passage de Guerguerat avait déjoué tous les projets algériens dans la région d'où l'apparition de tensions à l'interne au niveau de la hiérarchie du pouvoir algérien. En revanche, des données identiques obtenues par Hespress indiquent que le plan du « Polisario » lors de sa mésaventure à Guerguerat ne se limitait pas à dépêcher certains civils sahraouis au passage mais ciblait bien plus. Il visait à y envoyer progressivement des centaines de résidents des camps avec l'aval des dirigeants algériens, mais l'intervention marocaine a tout fait foirer. Selon El Ajlaouii ce qui s'est passé à Guerguerat « avait pour but de transformer la zone en camps pour le Polisario, en les inondant de civils et militaires, et faire ensuite une demande de soutien militaire de l'Algérie justifiée la révision de la constitution dernièrement, stipulant les interventions militaires à l'étranger, pour une première du genre ». Malheureusement cela renvoi Changriha et consorts à leurs chères études. Ils auront fanfaronné et bombé le torse en vain car, leurs stratégies sont de toute évidence boiteuses. Selon El Ajlaoui celui qui est à l'origine dans les coulisses, de ces déclarations hostiles au Maroc, telles qu'elles apparaissent dans le journal « Al-Shorouk », par exemple, est le général Chafik Mesbah, qui a récemment été nommé à la tête de l'Agence algérienne de coopération internationale. Il est un officier supérieur du renseignement algérien et était l'un des piliers du général Tawfik actuellement en prison. Cette agression militaire verbale de l'Algérie et par Polisario interposé sur le terrain à l'encontre du Maroc, s'inscrit dans le contexte de l'absence du président algérien Abdelmadjid Tebboune hospitalisé depuis un mois en Allemagne et la vacance du pouvoir, qui depuis l'AVC de Bouteflika fait foi de « way of life » en Algérie. C'est ce qu'El Ajlaoui considère comme un passage vers une étape politique délicate visant à « redistribuer l'influence, après que l'actuel président soit abandonné à son sort divisant ainsi le pouvoir algérien entre ceux, qui veulent laisser la situation sans aucun pouvoir (statu quo) et ceux qui veulent répéter ce qui s'est passé avec Bouteflika ». Le chercheur du Centre d'études sur l'Afrique et le Moyen-Orient, estime que les déclarations de l'Algérie aujourd'hui confirment qu'elle était préoccupée par le passage de Guerguerat, ajoutant qu'une partie du programme de Bouteflika visait à se débarrasser des sahraouis et à les pousser vers la zone tampon afin d'exploiter les ressources naturelles de Tindouf. Selon El Ajlaoui, le plan algérien vise à créer un ordre qui a eu lieu dans la zone tampon, notant que le refus de la direction du «Polisario» de recevoir des représentants de la MINURSO à Tindouf en échange de sa persistance à les rencontrer à Bir Lahlou reflète la tendance algérienne. Moussaoui El Ajlaoui a souligné que le Maroc en ramenant la situation à la normale à Guerguerat a surpris l'Algérie, qui du fait, a subi de toute évidence, un échec cuisant à travers l'isolement de sa diplomatie. Tout cela, conclut le chercheur, « pourrait pousser l'Algérie à reconstruire la hiérarchie et les tendances au sein de la direction du «Polisario». Le régime algérien vise à céder la direction au « Polisario » d'origine algérienne et à expulser les éléments marocains avec l'aide des sahraouis mauritaniens qui soutiennent la proposition séparatiste ».