Une algérienne a été tuée mardi dans la ville d'Aïn Smara près de Constantine, à environ 300 km au sud-est d'Alger, portant à 45 le nombre de féminicides enregistré dans le pays depuis le début de l'année, selon les des organisations de défense des droits des femmes. Dépêchés sur les lieux suite à une alerte des voisins sur un homme agité dans le quartier, les policiers ont remarqué des taches de sang sur les habits de cet individu qu'ils ont arrêté sur place, rapportent pour leur part des médias algériens. Le logement dans lequel a été découverte cette femme d'une trentaine d'année, gisant dans une mare de sang, appartient à une tierce personne, ont-ils précisé. L'enquête en cours n'a pas encore révélé le mobile de ce crime, qui a suscité une vague d'indignation sur les réseaux sociaux. C'est le 45e féminicide perpétré depuis janvier 2020, selon un décompte d'organisations de défense des droits des femmes. Suite aux meurtres fréquents perpétrés contre les femmes, des manifestations ont eu lieu le mois dernier dans plusieurs villes d'Algérie pour demander que des mesures soient prises afin de mettre fin à la violence contre les femmes. Mi-octobre, des actrices algériennes ont lancé une campagne de sensibilisation contre les violences faites aux femmes, en appelant à la prise de conscience et à la mobilisation générale pour que cesse cette violence. En 2019, 75 féminicides ont été recensés en Algérie. Un nombre bien en dessous de la réalité, selon des acteurs associatifs, qui dénoncent l'absence de réponse des autorités algériennes. S'il n'existe pas de statistiques officielles concernant les violences faites aux femmes en Algérie, le nombre de plaintes enregistrées en 2019 s'élève à plus de 7.000, selon la Direction générale de la sûreté nationale algérienne.