Les cadres sanitaires dans leurs divers éléments et les soignants dans toutes leurs composantes (médecins, infirmières, techniciens et technologues de la santé...) ont accueilli positivement dans leur ensemble, une initiative du ministère de la Santé. En effet ce dernier a passé des contrats avec des cliniques privées afin de les prendre en charge en cas d'infections par le coronavirus. Les cadres de la santé, dans leurs différentes composantes, avaient jusqu'alors critiqué la tutelle en l'absence de reconnaissance à leurs efforts dans ce qu'ils appellent les « sacrifices de guerre » contre la pandémie du coronavirus. Ils avaient à maintes fois d'une manière ou d'une autre exprimé leur mécontentement quant à l'absence de motivation face à leur mobilisation qu'ils ressentaient comme un certain « laisser pour compte » notamment en cas d'infection à la Covid-19 qui souvent leur était fatale. Le corps des soignants de par le fait d'être au front en subissait les pires conséquences. Dans ce contexte, Hamza Ibrahimi, responsable des médias et de la communication au Syndicat national de la santé publique, a déclaré à Hespress : « Nous avons acté avec soulagement les récentes déclarations du ministre de la Santé qui a conclu des partenariats avec des cliniques privées pour recevoir des agents de santé infectés par le coronavirus. Cela cela répond aux attentes des agents de santé ». » Dans son entretien, Ibrahimi a considéré cela comme une « correction de cap et ce en reconnaissance des efforts des agents de santé et de leur droit à bénéficier des soins de santé les plus dignes, car ils sont en première ligne pour faire face à l'épidémie ». Le porte-parole des soignants a expliqué que « le problème auquel sont confrontés les cadres de santé aujourd'hui n'est pas seulement lié à la dégradation des indicateurs épidémiologiques et à l'augmentation de leur nombre, mais en particulier aux taux de cas actifs souvent critiques, au taux de mortalité élevé et à l'arrêt par le ministère de la réalisation automatique des analyses « PCR », en plus du taux élevé de remplissage des hôpitaux, en particulier dans la région de Casablanca-Settat. Et d'ajouter, « La propagation fulgurante du coronavirus parmi les professionnels de santé est des plus préoccupantes. Il ne se passe pas un jour sans que nous enregistrions des dizaines d'infections dans nos rangs. Le personnel soignant est épuisé, il a consommé toute son énergie professionnelle au cours des huit derniers mois ». Le responsable syndical a également évoqué que cette période a été caractérisée par « le manque de motivation et de soutien, et le refus de reconnaître leurs efforts conséquents en leur prodiguant les soins nécessaires lorsqu'ils sont malades d'autant plus que la tutelle ne considère pas l'infection au coronavirus (Covid-19) comme une maladie professionnelle. Plus frustrant encore, la suspension de leurs congés légaux qui a été très mal vécue par le personnel soignant ». Il a en outre indiqué, « Les professionnels de la santé se sont retrouvés entre le marteau de l'infection par le coronavirus et l'enclume du devoir professionnel sans les conditions requises pour ce faire. Le grand espoir aujourd'hui réside dans le lancement de la campagne nationale de vaccination contre le virus du coronavirus qui signifierait que l'on se dirige vers la fin de la crise, car c'est l'unique option afin de surmonter l'épidémie ». D'autre part, le responsable syndical a souligné la nécessité de « se consacrer sérieusement à la réforme du système, qui ne s'est pas traduite par une augmentation du budget de la santé, la réhabilitation des structures et la mise à disposition de ressources humaines, même stratégiquement, en augmentant le rythme de la formation et de l'emploi pour atteindre le minimum internationalement reconnu dans des délais acceptables ». Il a poursuivi : « Chacun rejette la responsabilité sur l'autre. On ne sait qui détermine et contrôle les budgets, les approuve et qui programme les stratégies ? Sur le terrain cela se traduit par la pénurie de ressources humaines, qui s'élève à 95 000 agents de santé, alors que les investissements annuels en ce sens ne dépassent pas 5 000 postes pour l'année 2021. Cette responsabilité incombe directement au gouvernement, dans toutes ses composantes.