Les autorités sanitaires sonnent l'alarme quant à l'épidémie du coronavirus (Covid-19). Les dernières statistiques indiquent que les chiffres sont montés en flèche comme jamais auparavant. Les hospitalisations ont plus que doublé et les établissements hospitaliers sont au bord de la saturation. A Casablanca on redoute un mois de novembre crucial. Le Dr Abdelilah Boutaleb, Secrétaire général du ministère de la Santé, a déclaré que « les avancées réalisées actuellement en matière d'essais cliniques liés au vaccin anti-coronavirus sont réconfortantes et prêtent à l'optimisme. Nous espérons que toutes les phases soient franchies de la même manière, afin d'avoir un vaccin sûr et efficace contre l'épidémie ». Dans un symposium virtuel sur la situation épidémiologique dans la ville de Casablanca, Boutaleb a ajouté que « le ministère de la Santé fonctionne en pleine coordination avec toutes les composantes gouvernementales, sous les directives du roi Mohammed VI », soulignant que le ministère « était soucieux de faire ce qui est nécessaire pour protéger la sécurité sanitaire du pays ». Le responsable de la santé a déclaré que « le comité scientifique, technique et consultatif suit tout ce qui touche à la pandémie du coronavirus dans ses détails les plus précis », ajoutant que « des professionnels de la santé ont été recrutés au cours de la dernière période afin de prendre en charge les patients infectés, en plus d'assurer le reste des services de santé dans les hôpitaux publics ». De son côté, Dr Nabila Rmili, la directrice régionale de la santé à Casablanca-Settat, a expliqué que « la densité de population à Casablanca est un secret de Polichinelle. Elle contribue énormément dans la situation épidémiologique actuelle dans la capitale économique du Royaume. De plus la mobilité de la métropole est plus importante par rapport aux autres villes du Royaume. Cela favorise la propagation du virus et de là les nombreux cas positifs que nous enregistrons chaque jour ». Et le Dr Nabila Rmili d'expliquer, « Les cas difficiles et critiques sont élevés dans la ville de Casablanca, et n'atteignent pas tous les hôpitaux ou quand c'est le cas c'est à un stade avancé de la maladie. La ville a également enregistré un taux d'infection cumulé très élevé ces dernières semaines, puisqu'il est le double du taux enregistré au niveau national », a-t-elle ajouté. La directrice de la santé a souligné également, « La ville enregistre également un taux quotidien élevé en termes d'infections au coronavirus, mais il y a un facteur positif dans le taux de récupération, qui atteint 83,5%. Et elle a poursuivi en disant, « Nous passerons par une phase difficile en novembre prochain. Ce qui appelle à chacun de nous à fournir des efforts concertés pour surmonter la phase suivante ». À son tour, Abdelkrim Zoubaidi, chef du conseil régional de l'Autorité médicale au Maroc, a évoqué la réalité de la situation sanitaire à Casablanca-Settat, notant que, « les chiffres sont en hausse massive, avec quelques différences selon les provinces et les régions, ce qui soulève de nombreuses questions, malgré les efforts considérables déployés par l'Etat et les autorités locales ». Il a souligné que « le nombre de cadres de santé opérant dans le secteur public restent inadéquat par rapport aux patients qui affluent vers les hôpitaux de la région », avant d'ajouter « les nombreux cas de maladies dans la corporation de la santé ont affecté le psychisme du personnel soignant et l'a épuisé, surtout en l'absence de motivations, quelles qu'elles soient, ce qui a eu un impact négatif sur les résultats escomptés ». Zoubaidi a en outre appelé à l'implication des médecins du secteur privé dans la lutte contre l'épidémie.