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Faut-il reconfiner ?
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 02 - 11 - 2020

La situation épidémiologique s'annonce critique durant les mois de novembre et de décembre
Selon Dr Rmili, «préserver la santé de la population et parallèlement celle de l'économie est une équation difficile. Le confinement va baisser le taux de contagion sans pour autant l'éliminer. Aujourd'hui, le fait de garder la même cadence de mobilité à Casablanca risque d'aggraver davantage la situation qui est déjà inquiétante».
Alors que le reconfinement gagne du terrain en Europe, les citoyens marocains s'interrogent sur la possibilité d'un reconfinement pour faire face à la deuxième vague d'infection au nouveau coronavirus. Cette interrogation a fait l'objet d'un débat à travers un webinaire organisé par Tariq Ibnou Ziyad Initiative (TIZI). Dr Nabila Rmili, directrice régionale de la santé de la région de Casablanca-Settat, Pr Jaafar Heikel, épidémiologiste, spécialiste des maladies infectieuses, et Pr Chakib Kettani, professeur à la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca, spécialiste en réanimation et médecine d'urgence, ont tour à tour exprimé leur point de vue sur la question et sur la situation épidémiologique au niveau national et plus particulièrement concernant la région de Casablanca-Settat qui reste de loin la région la plus touchée. Pr Heikel estime que le confinement qui est une mesure extrême et provisoire ne va pas résoudre la problématique de la propagation de la Covid-19. «Le confinement n'a jamais été une mesure pour stopper une épidémie. C'est une mesure d'urgence transitoire. L'enjeu majeur c'est la responsabilité collective. Je demande aux citoyens de participer à cet effort de lutte contre le coronavirus en étant responsables collectivement. Il faut apprendre à vivre avec le virus encore des mois. A mon avis, les mesures barrières constituent la meilleure manière de freiner cette propagation».
Pour sa part, Dr Rmili reconnaît que «préserver la santé de la population et parallèlement celle de l'économie est une équation difficile. Le confinement va baisser le taux de contagion sans pour autant l'éliminer. Aujourd'hui, le fait de garder la même cadence de mobilité à Casablanca risque d'aggraver davantage la situation qui est déjà inquiétante. Les citoyens doivent bien comprendre que la période hivernale sera une période critique». De son côté, le Pr Kettani juge que le confinement total n'est pas «la solution». «Il ne faut pas imposer le confinement total qui ne fera qu'aggraver la situation économique qui est déjà critique. Les gens doivent continuent à aller travailler pour subvenir à leurs besoins tout en adoptant un comportement vigilant et en respectant strictement les gestes barrières».
Le mois de novembre sera bien plus meurtrier
La situation épidémiologique au niveau du Grand Casablanca est inquiétante. «Depuis le 2 mars, nous sommes arrivés à un cumul à 88.994 cas de Covid confirmés à travers des tests PCR. Un total cumulé qui représente le 1/3 au niveau national», déplore Dr Rmili. La densité démographique, la mobilité et la négligence des gens face aux gestes barrières expliquent l'augmentation des cas dans la région de Casablanca-Settat. Chiffre à l'appui, la directrice régionale de la santé de la région de Casablanca-Settat précise : «Au début de la pandémie, nous n'avions que 2 cas durant les premières semaines. Aujourd'hui, à la 44ème semaine, nous sommes à 11.500 cas positifs par semaine. C'est un chiffre très important dans la mesure où il faut trouver les lits d'hospitalisation et des lits de réanimation». Dr Rmili estime à 5% environ la proportion de patients dépistés positifs qui se trouvent dans un état critique et qui doivent impérativement être admis en soins intensifs. La responsable appelle les citoyens à doubler de vigilance durant les prochains mois. «Les mois de novembre et décembre seront critiques. C'est pourquoi il faut freiner la propagation du coronavirus. Le R0 dans la région du Grand Casablanca est très élevé et atteint 2,5. Selon l'OMS, c'est un seuil critique. Casablanca est arrivée au seuil critique où la vigilance doit être doublée. Actuellement, nous sommes à 2.000 cas chaque jour dans la région. Si on prend la proportion de 5% des cas graves qui ont besoin de lits de réanimation, nous arrivons très vite à une saturation. A cela s'ajoute le fait que le Maroc a toujours connu une pénurie en ressources humaines. Il faut stopper l'hémorragie avant qu'il ne soit trop tard. La donne qui nous donne un peu d'espoir c'est le taux de guérison qui est près de 84%. Le taux de létalité se situe à 1,2 au niveau de la région alors qu'au niveau national il est de 1,7», indique Dr Rmili. Par ailleurs, la responsable fait remarquer que si les mesures restrictives n'avaient pas été instaurées, le nombre de cas Covid aurait explosé et les hôpitaux aurait déjà été saturés.
«Nous avions établi 2 scénarios. Le premier scénario, c'est-à-dire sans aucune restriction, nous aurions facilement franchi les 18.000 à 20.000 cas par semaine dans la région. Avec le second scénario, nous sommes à 10.000 à 11.000 cas par semaine», signale-t-elle. Il faut aussi relever que le risque de co-circulation du virus grippal et du SARS-COV-2 pose un sérieux problème pour le système de santé.
Les symptômes étant similaires, le diagnostic différentiel sera de plus en plus difficile à établir. Dans son analyse sur la situation épidémiologique, Dr Heikel relève que «la situation actuelle est sérieuse. L'incidence est en grande augmentation constante, cela est une évidence. Le nombre de cas graves et de décès augmente. Cela dit, nous restons encore dans des limites de ratios qui sont encore acceptables. Nous ne sommes pas dans une situation de psychose. L'enjeu majeur pour le Maroc est de ne pas permettre que le virus circule aussi rapidement au sein des populations vulnérables (personnes âgées et personnes souffrant de maladies chroniques). Si ces personnes venaient à être contaminées, elles seraient dans une situation très grave».
Sur le plan pratique, le Pr Kettani affirme que les services de réanimation dans la région de Casablanca-Settat ne sont pas encore en saturation mais «sous pression». «On compte 10 à 20 décès par jour dans la région. Beaucoup de cas qui sont en réanimation arrivent à un stade très tardif (13ème jour de l'évolution) et dans ce cas, on ne peut plus rien faire. Les personnes âgées et présentant des maladies chroniques doivent impérativement être traitées dès les 7 premiers jours», conclut-il.


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