Journée Internationale de l'infirmière Ouardirhi Abdelaziz La Journée internationale de l'infirmière est célébrée dans le monde entier le 12 mai, jour d'anniversaire de la naissance de Florence Nightingale. L'édition de 2020 a un aspect particulier: elle intervient au moment où le monde est confronté à la pire crise sanitaire que l'humanité ait pu connaître, à savoir la pandémie de coronavirus. Pour les infirmières et infirmiers, cette journée est une occasion idoine, pour faire entendre leur voix et exprimer leurs doléances. Parmi lesquelles, la reconnaissance de la profession, de moyens humains en nombre suffisant, des conditions de travail acceptables, des salaires motivants… Pour les décideurs, les responsables, les gouvernements, la journée internationale de l'infirmier, est une occasion pour écouter et répondre aux attentes des professionnels de santé, de réaffirmer l' attachement à vouloir améliorer les conditions de travail des professionnels de l'art infirmier, d'investir encore plus et mieux dans la profession infirmière afin d'ouvrir l'accès à des soins de qualité pour le plus grand nombre. Depuis le début de l'épidémie et plus particulièrement du premier cas de coronavirus que le Maroc a enregistré, les infirmières et infirmiers de l'ensemble de nos établissements hospitaliers, sont mobilisés. Ce sont des milliers de professionnels de santé, des soignants en première ligne, qui luttent de jour, comme de nuit, 24 H/24 H, sans relâche contre le coronavirus. Ces femmes et ces hommes, ces infirmières et infirmiers particulièrement exposés au coronavirus redoutent surtout d'être infectés et de devenir ainsi contaminants pour leurs proches, sont nourris et logés dans des hôtels. Ils ont provisoirement tout quitté, leurs foyers, leurs enfants et familles, afin de se consacrer pleinement et sans contraintes à leurs missions, à leur travail, à leurs taches. Au cœur de la bataille Dans cette lutte au quotidien, face à un ennemi invisible, toutes les forces vives de la nation s'unissent dans la bataille pour vaincre le virus. Depuis que le covid-19 est apparu au mois de mars 2020, suivi par l'état d'urgence sanitaire et le confinement la vie semble ne plus être la même. Face a la hausse des cas enregistré chaque jour, les autorités ont décidé de procéder au confinement de toute la population .Cette restriction de déplacements a pour principal but de limiter l'augmentation quotidienne du nombre de malades du Covid-19. Ce dernier a certes des côtés positifs, mais la fermeture de nombreuses activités commerciales formelles et informelles a mis à mal l'économie nationale, ruinant les moyens d'existence de milliers et milliers de nos citoyens, obligeant notre pays à vivre au ralenti, causant la perte de milliers d'emplois. A cause du coronavirus, du confinement, tous nos citoyens sont priés de rester chez eux avec des restrictions de déplacements, sauf pour des courses. Ils ont également interdictions de voyager, nos villes ne sont plus les mêmes. Casablanca avec ses 7 millions d'habitants, a désormais par endroits des allures de ville fantôme.Seuls restent ouverts les commerces alimentaires, les pharmacies, cliniques, certains cabinets médicaux, et bien entendu tous les hôpitaux où sont pris en charge les malades atteints de coronavirus. Aujourd'hui, le problème réside sans doute dans l'augmentation du nombre de nouveaux cas confirmés de covid-19, dont la courbe accroit de manière exponentielle. Cet afflux est dû au non-respect par certains citoyens des consignes de confinement. Pratiquement, depuis la mi-avril au 9 mai 2020, de nouveaux foyers de contaminations ont apparus. Certains sur les lieux de travail, d'autres dans une même famille. Ces nouveaux malades viennent s'ajouter à ceux qui sont hospitalisés, et qui sont sous traitements pour les cas légers, où en réanimation pour les cas complexes, qui nécessitent des soins intensifs et une surveillance quotidienne et rigoureuse. Pour les infirmières et les infirmiers, les journées sont interminables, la tâche semble pénible, harassante, mais le devoir les appelle sans cesse. Le combat est continuel contre l'ennemi invisible. On ne doit pas baisser les bras, il faut impérativement venir en aide aux patients et surtout savoir gérer l'urgence. Dans cette lutte incessante, dans ce combat où les infirmiers sont en première ligne, l'enjeu est de sauver des vies. Hommage à tous nos infirmiers et infirmières Ce travail, ces taches, ces actions, les infirmiers les réalisent sans cesse avec dévouement, avec abnégation et altruisme depuis plusieurs semaines, et plus précisément, depuis l'annonce du 1er cas du covid-19 au Maroc le 2 mars. De ce fait, les professionnels de la santé travaillent d'arrache-pied, et ce au moment où nos établissements hospitaliers n'étaient pas préparés à affronter un tel fléau, aussi inattendu que virulent. Il a fallu tout réorganiser, tout structurer, tout équiper et assurer une formation adéquate aux médecins, infirmiers, techniciens et aux ambulanciers… Dans les différentes unités de prise en charge des malades atteints de coronavirus, l'infirmière est la première à serrer chaleureusement la main du patient, à prendre en compte ses peurs et à apaiser son angoisse .Ce sont des gestes inestimables, des attitudes qui dégagent une réelle noblesse, des actes qui émanent du cœur, qui sont pleins de tendresse et d'amour pour autrui. Des gestes qui, répétés des centaines, des milliers de fois par jour, redonnent du courage et de l'espoir a tous les malades. Il est donc tout à fait légitime de rendre ici un vibrant hommage à tous ces professionnels de santé, à toutes ces femmes et à tous ces hommes, aux infirmiers et aux infirmières compte tenu du travail humaniste qu'ils font : Ils sauvent des vies. Les infirmiers et infirmières : une richesse nationale Aujourd'hui, les responsables du département de la Santé se doivent de se pencher sérieusement sur la situation des infirmiers et infirmières, des ressources humaines qui constituent la véritable richesse de ce département, car sans infirmiers, il n'y aura pas de santé et sans santé, il n'y aura pas de production. Donc pour pouvoir réellement promouvoir et garantir des soins de qualité pour l'ensemble de nos concitoyens, il est capital d'améliorer la qualité de vie des infirmiers et des infirmières, et de créer de bonnes conditions de travail pour l'exercice de cette fonction à vocation humanitaire. Il s'agit de traduire les paroles en actes. On ne peut nier tous les efforts consentis par le département de la santé en faveur des infirmiers et infirmières (primes de risques, primes de responsabilité, système LMD …). C'est vrai, il y a un mieux, comme il existe une réelle volonté politique de voir dans un proche avenir les choses changer. Tout cela mérite d'être souligné, d'être mis en avant. Il y a des acquis, nous souhaitons que d'autres suivront, ils sont de nature à redonner plus d'espoir, à susciter l'envie de participer à cette noble et merveilleuse mission qui consiste à soigner, à soulager, à réconforter, à assister celles et ceux qui sont malades. La valorisation du métier d'infirmier De nos jours, alors que notre pays est encore confronté au coronavirus, au regard de ce que la plupart des infirmières et infirmiers entreprennent, de tout ce qu'ils font, des sacrifices qu'ils consentent au quotidien auprès des malades, des risques auxquels ils s'exposent que se soit en réanimation, où dans les unités de soins du covid-19, on ne peut que rendre hommage. Un hommage unanime de l'ensemble de notre population, de Tanger à Lagouira. C'est un merci collectif à vous toutes et à vous tous, vous les femmes et les hommes en blouses blanches, vous qui êtes les acteurs importants et incontournables de notre système de santé. La crise sanitaire a mis à nu de nombreuses défaillances, que nous aurons l'occasion de passer en revue. Pour les professionnels de santé, il ne fait aucun doute que d'ores et déjà, l'année 2020 marquera un moment important pour leur profession. Elle sera l'occasion de démontrer aux décideurs, aux professionnels de la santé et au grand public l'énorme contribution des infirmières et infirmières à la santé et au bien-être de nos concitoyens, de présenter les rôles et les responsabilités assumés par cette profession noble et vitale qui a permis de sauver de nombreuses vie. Et enfin, de remettre en question les mythes et stéréotypes qui nuisent a cette profession depuis trop longtemps. La profession infirmière mérite d'être valorisée, d'être reconnue à sa juste valeur, de bénéficier de l'intérêt légitime de nos décideurs. Il est injuste de voir des saltimbanques, de pseudo chanteuses et chanteurs, qui égrènent deux ou trois notes sur un violent, être reconnues pour leurs réalisations , et au même moment on passe sous silence la contribution des véritable héros de la nation. Ceux qui aujourd'hui œuvrent sans relâche, au chevet des malades hospitalisés au niveau des différents hôpitaux publics du royaume, et ce au moment où la pénurie d'infirmiers et infirmières dans notre pays est estimée à plus de 16.000 personnes…