Des centaines de camions marocains de transport de marchandises restent bloqués au poste frontière d'El Guerguerate entre le Maroc et la Mauritanie à cause des milices séparatistes du polisario soutenues par le régime algérien. Plusieurs tonnes de produits frais et périssables sont au sol et doivent être jetés. Bafouant le cessez-le-feu dans cette zone tampon sous surveillance de la mission d'observation de l'ONU, la Minurso, des milices de la république auto-proclamée RASD bloquent depuis plusieurs jours la route reliant le Maroc et la Mauritanie. « Il y avait plus de 1.500 camions arrêtés il y a 15 jours, maintenant il y en a plus autant », indique une source proche ayant requis l'anonymat à cause de la sensibilité du sujet. « Pour être clair et précis, il y a une poignée de bons à rien qui ont dressé des pneus avec des cailloux à l'intérieur pour pas qu'ils s'envolent et il plantent des drapeaux du polisario », décrit notre source. « Le problème c'est que la marchandise c'est du périssable parce que c'est pour ravitailler » plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest qui dépendent des livraisons de produits frais en provenance du Maroc mais aussi depays européens. Jeudi, au moins 200 routiers marocains restaient incapables de rejoindre le Maroc et ont dénoncé dans un communiqué leur blocage du côté mauritanien par des « milices affiliées à des séparatistes ». Dans le document publié par l'agence de presse mauritanienne Alwiam, ces routiers appellent à l'aide aux autorités marocaines et mauritaniennes. « C'est le bordel! (…) les Mauritaniens commencent à être agacés parce qu'il en ont marre de cette situation. Les Maliens aussi en ont marre », explique cette source bien informée, en référence aux autorités de ces pays, aux acteurs économiques et aux populations. « Ces blocages empêchent les Etats de l'Afrique de l'Ouest d'être ravitaillés en produits frais qu'ils n'ont pas ou en ont que très peu, c'est un vrai problème. Ces situations arrivent lorsqu'il y a du nouveau au niveau politique. Là, depuis que le mandat de la Minurso a été prolongé, le polisario multiplie les attaques pour faire parler de lui ». Selon notre source, ces agissements des milices séparatistes se font sous les yeux des Casques Bleus de la mission d'observation des Nations Unies qui se chargent de noter les développements au Sahara, notamment ces violations du cessez-le-feu. Dans la dernière résolution 2548 adoptée le 30 octobre, le Conseil de sécurité se déclaré « préoccupé » par les violations des accords en vigueur. Le dernier rapport du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres a également notifié des nombreuses violations des milices sahraouies de l'accord de cessez-le-feun entre autres, en dressant des barrages routiers. A cause de cette situation de blocage du transport de marchandises, « la Mauritanie et le Maroc ne peuvent pas exporter leurs produits et ce sont les populations qui souffrent de ne pas pouvoir recevoir des produits frais », et surtout les producteurs de fruits et légumes, de produits fais, les transporteurs, ce sont « tous les acteurs économiques entre l'Afrique de l'Ouest et l'Europe » qui sont directement touchés par ce problème. Alors que des centaines de camions sont bloqués aux frontières, la productivité est nulle. Pourtant, il faut payer les conducteurs et des tonnes de produits frais sont gaspillés mettant à mal des producteurs déjà menacés par la sécheresse. « Le plus dramatique c'est qu'il faut jeter les marchandises parce que le polisario agresse les chargements pour qu'ils n'arrivent pas à destination. Ils mettent les produits alimentaires par terre, ils les déchargent des remorques et des camions », sous la menace. « Ce sont des actes de piraterie c'est pas autre chose, il faut être clair ». « En parallèle, ça permet à l'Algérie qui a ouvert il peu de temps une nouvelle frontière au niveau de Tindouf, d'écouler des produits frelatés et des marchandises et voler le flux commercial qu'il y a au Maroc ». « C'est eux qui commanditent et pilotent ce genre de choses » affirme notre source en faisant en référence au rôle de l'Algérie, soutien historique des séparatistes sahraouis, dans ces agressions subies par les acteurs économiques de différents pays. « C'est politique et rien d'autre ».