Environ 200 routiers marocains ont lancé un appel au secours aux autorités du Maroc et de la Mauritanie en se disant bloqués au poste-frontière de Gerguerat, entre la Mauritanie et le Sahara marocain. «Aujourd'hui, nous sommes devant des bandits au vrai sens du terme», qui ne peuvent pas être les interlocuteurs du Maroc, a affirmé Nasser Bourita. Dans un communiqué publié par l'agence de presse mauritanienne Alwiam, les routiers disent être bloqués côté mauritanien par des « milices affiliées à des séparatistes », sur la route remontant de la Mauritanie et l'Afrique de l'Ouest, à environ 380 km au nord de Nouakchott. Le poste-frontière de Guerguerat borde la zone tampon où opèrent les Casques bleus de la Minurso créée en 1991. La presse marocaine a fait état ces dernières semaines de barrages routiers dressés par des séparatistes qui « ferment le passage frontalier ». Les routiers qui ne précisent pas depuis combien de temps la route est bloquée, affirment n'avoir aucun ravitaillement en eau, en nourriture et médicaments, selon l'agence Alwiam. Leur communiqué cité par Alwiam implore le Maroc et la Mauritanie à « travailler pour résoudre la crise » et débloquer des ravitaillements. Les routiers appellent aussi l'ONU à « jouer son rôle en protégeant la zone tampon et le poste-frontière qui permet le passage de milliers de conducteurs, de fermiers et de commerçants », selon Alwiam. Les négociations menées par l'ONU et impliquant le Maroc, le Polisario, l'Algérie et la Mauritanie sont suspendues depuis plusieurs mois. «Quiconque se livre aux provocations viole la légalité internationale et s'oppose aux Nations Unies et au droit international», a affirmé le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita, soulignant que cette attitude n'est pas étrangère aux groupes qui agissent selon la logique des gangs. «Le Maroc a toujours considéré qu'il n'y a pas de processus politique avec les gangs, ni avec les bandits et tous ceux qui ont perdu leur crédibilité et qui opèrent en tant que groupes armés et bandes», a souligné M. Bourita lors d'un point de presse conjoint avec ses homologues de Guinée-Bissau, Mme Suzi Carla Barbosa, et de Guinée Équatoriale, M. Simeón Oyono Esono Angue, organisé à l'issue de la cérémonie d'inauguration des consulats de ces deux pays à Dakhla. Plus au nord, en territoire algérien, se trouvent des camps où vivent des réfugiés entièrement dépendants d'une aide humanitaire en diminution, selon l'ONU qui s'inquiète dans sa dernière résolution de leurs « souffrances persistantes ».