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Discours royal: Pourquoi l'administration publique pose-t-elle problème?
Publié dans Hespress le 15 - 10 - 2020

Le discours du Roi Mohammed VI à l'occasion de l'ouverture de la session parlementaire d'automne s'est concentré, dans sa dernière partie, sur la refonte de l'administration publique, un sujet épineux qui handicape la bonne marche de la vie sociale et économique marocaine. Tajeddine El Hussaini, politologue, explique pour Hespress Fr les raisons pour lesquelles l'administration publique a été mise au centre des préoccupations royales.
Dans ses derniers discours, le Roi Mohammed VI a montré un intérêt pour engager des transformations positives dans le secteur public. Dans sa dernière adresse, aux parlementaires en particulier, le souverain a mentionné encore une fois, de manière appuyée et très explicite, une volonté de restructurer ce domaine.
Le Roi a insisté sur la gouvernance et la reddition des comptes au niveau des institutions publiques. C'est un sujet qu'il avait mentionné lors de son précédent discours également. A votre avis, pourquoi le souverain a-t-il insisté sur ce sujet-là en ce moment ?
Personnellement, je pense que depuis l'intronisation du Roi Mohammed VI, il a déjà insisté plusieurs fois sur le principe de la démocratisation des institutions, ainsi que la question de la bonne gouvernance et la reddition des comptes. Cela a fait partie de ses principes depuis le début de son règne.
Aujourd'hui, tout le monde constate qu'il y a un laisser aller dans la gestion de la chose publique, qu'il y a beaucoup de signes de corruption et de dilapidation des deniers publics, et même des poursuites judiciaires ont été lancées. D'ailleurs il y a pas mal de gros dossiers qui traitent de cette question de bonne gouvernance.
Pourtant, même le rôle qui doit être joué par la Cour des comptes pour auditer les grandes sociétés de l'Etat, n'a pas abouti dans le bon sens. On constate qu'il y a plusieurs moyens de contrôles qui existent aujourd'hui, des commissions qui sont créés par les deux chambres du Parlement, et ces commissions ont abouti plusieurs fois à des dossiers de poursuites pénales, mais malheureusement jusqu'à ce jour, il n'y a pas eu de bons résultats dans ce sens. C'est-à-dire que même la justice est trop +malade+ pour pouvoir suivre ces dossiers de façon plus rapide et plus rentable. Les dossiers trainent dans les tribunaux pendant des dizaines d'années, ça c'est pas normal.
Il y a aussi un manque de contrôle rigoureux par rapport aux collectivités locales. Les élections peuvent amener des gens illettrés aux postes de présidence de communes, et maintenant, les collectivités locales ont beaucoup de moyens financiers pour gérer la chose publique. Elles présentent des appels d'offres pour des marchés publics très importants !
Et puis le problème de la corruption peut mettre des obstacles devant une marche rigoureuse et régulière de ces institutions. C'est pour cela, que je pense que le Roi a soulevé encore une fois cette question de la bonne gouvernance et de reddition des comptes, parce que sans cela, on pourrait aller vers la catastrophe, vers ce que Hassan II avait qualifié d'+arrêt cardiaque+.
Je pense qu'avec le covid-19, la nécessité d'insister sur ce genre de principes est devenue plus pertinent et nécessaire que jamais, parce que même les ressources de l'Etat sont aujourd'hui très limitées et la dilapidation des deniers publics par la faute de ceux qui sont censés les protéger, ça devient vraiment une maladie sociale et économique à laquelle il faut mettre fin le plus tôt possible ».
Le souverain a dit clairement dans son discours que les institutions de l'Etat et les entreprises publiques agissent « comme un frein », et a appelé à une « évolution réelle des mentalités » et un « véritable changement dans le niveau de performance des établissements publics ». Ce sont des mots très explicites...
Aujourd'hui, l'administration et les établissements public sont devenus presque archaïques, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de renouvellement de procédure ni de stratégie. Et à cause de cette stagnation du secteur administratif, mais aussi dans les sociétés de l'Etat, on peut constater la grande différence de rentabilité entre les sociétés privées et celles de l'Etat.
A ce sujet, le Roi avait tiré la sonnette d'alarme et avait proposé de réunir un grand nombre de sociétés de l'Etat dans un pôle commun qui sera mieux contrôlé et audité et c'est le ministre des Finances qui devait se charger de cette mission. Je ne sais pas si ce procédé va effectivement réformer ces institutions et les rendre plus efficaces. Il y a d'autres éléments qui jouent en dehors de ça.
Le Roi a insisté dans son discours sur le fait que ces institutions doivent être le levier pour l'économie et la vie sociale et pas un frein pour cette évolution. Je pense qu'il a raison parce que l'administration est le principal acteur qui doit motiver aussi bien le social que l'économique.
D'ailleurs, on peut constater que la création du Fonds stratégique Mohammed VI vient presque comme une alternative à d'autres établissements qui existent et qui n'ont pas joué leur rôle. Maintenant, il a donné le sceau royal à ce Fonds qui va jouer le rôle du garant de l'Etat. Après tout, l'argent c'est le nerf de la guerre, on ne peut pas aller vers une évolution forte sans avoir les moyens financiers pour l'encourager.
En partant de ce constat, cette situation d'handicap et d'impasse dans laquelle se trouve l'administration publique, et cette envie royale de changement. Cela ne suppose-t-il pas un chantier de refonte qui devrait prendre plusieurs années ?
Certainement. D'ailleurs, le Maroc depuis son indépendance jusqu'à aujourd'hui, a ce problème de stratégie qui change parce qu'on constate, à chaque fois, l'échec du programme qui a été établi auparavant.
On peut voir cela surtout dans le domaine de l'éducation nationale, l'école publique a malheureusement perdu sa crédibilité et tout le monde est à présent devant cette situation critique. On est passé à l'arabisation, on est passé de nouveau vers la francophonie, on est retournés vers l'arabisation, plusieurs fois, et voilà, le constat c'est l'échec total de l'enseignement.
La santé aussi, tout le monde n'a pas conscience de ce qui se passe dans les hôpitaux, mais je pense que la crise du covid-19 a dévoilé la totale faiblesse du système de santé et qu'on n'a pas les moyens de faire face à l'épidémie si le nombre de malades et de morts continue d'augmenter.
Malheureusement, il y a un problème au niveau de la stratégie, un problème d'application des normes. Et il y a aussi un problème de moralité, la question de la corruption, de la dilapidation des deniers publics, ça reste toujours lié à ce drame qu'on est en train de vivre dans notre pays.


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