Depuis l'apparition de la pandémie du Covid-19 au Maroc en mars, les organisateurs des évènements (conférences, congrès, mariages, funérailles …), ont été contraints de cesser leur activité. Malgré l'allègement des mesures de confinement en juillet, les autorités compétentes ont maintenu l'interdiction de l'organisation de fêtes de mariage ou encore des funérailles, ou tout autre rassemblement, pour limiter la propagation du virus fantôme. En arrêt depuis sept mois, le secteur de l'événementiel passe aujourd'hui par une véritable crise du fait d'une reprise d'activité qui n'a jamais eu lieu et qui s'annonce lointaine avec l'arrivée fort probable de la deuxième vague de la pandémie en cette saison d'hiver. Pour remédier à cette situation, le Comité de Veille Economique (CVE), qui a tenu lundi 5 octobre, sa 10e réunion de travail, au cours de laquelle il a examiné les mesures déployées dans le cadre de l'opérationnalisation du Pacte pour la relance économique et l'emploi, mais s'est pareillement penché sur l'opportunité de l'extension de ces mesures en faveur de certaines branches d'activités fortement affectées par la crise du Covid-19. Ainsi, et compte tenu des effets négatifs occasionnés par la crise sanitaire sur certaines branches d'activité vulnérables, deux contrats-programmes ont été conclus dont l'un est destiné pour la relance du secteur de l'évènementiel et des traiteurs. Le CVE a précisé que les acteurs concernés par le présent contrat programme sont les traiteurs, les loueurs d'équipements techniques liés à l'événementiel (son, lumière, vidéo, etc.), les loueurs d'espaces dédiés à l'événementiel (salles, chapiteaux, etc.), les loueurs de mobilier dédié à l'événementiel et les prestataires de services pour l'événementiel. Les parties signataires de ce contrat-programme représentant l'Etat sont le ministère de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'Administration, le ministère de l'Industrie, du Commerce, de l'Economie Verte et Numérique ainsi que le ministère du Travail et de l'Insertion Professionnelle. Pour le secteur privé, il est représenté par la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), le Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM) ainsi que la Fédération des Chambres Marocaines de Commerce, d'Industrie et de Services. Qu'en pensent les professionnels du secteur ? En gros, les mesures prises par le CVE pour remédier à la crise économique qui a frappé de plein fouet les professionnels de l'événementiels, consistent à leur accorder des crédits à faible taux d'intérêt et garantis par l'Etat, en l'occurrence « Damane Relance » et « Relance TPE ». Cela dit, l'initiative est venue un peu en retard, selon Meryem. Ben, chef d'entreprise de traiteur à Casablanca. Pour cette professionnelle du secteur, « il est hors de question de prendre un crédit et enfoncer encore plus son entreprise dans les dettes, devant un manque de visibilité total sur ce qui peut se produire d'ici la fin de l'année« . « Cela fait 7 mois, depuis l'annonce de l'état d'urgence sanitaire, que nous sommes en arrêt total. La plupart des secteurs ont repris. Cafés, restaurants, salles de sport …) sauf nous. On a essayé de trouver des solutions à tous les secteurs sauf nous. Et 7 mois plus tard, après que la plupart de mes confrères ont abandonné le métier et fermé boutique qu'on nous propose des solutions. Je pense qu'il est trop tard » dit-elle. Pour cette professionnelle de l'événementiel, sur le marché depuis plus de 10 ans, « il est hors de question de prendre un crédit quelque soit le taux d'intérêt proposé« . « Nous avons démarré la crise sanitaire avec des chèques impayés, des fournisseurs impayés, des factures d'eau et d'électricité, des frais de CNSS. Un tas de charges et de dettes face à une rentrée d'argent inexistante pendant 7 mois. La plupart n'ont pas survécu. Face à toutes les dettes que nous avons, la plupart refusent d'enfoncer encore plus leur entreprise dans le pétrin en prenant ce crédit, d'autant plus qu'on ne sait pas quand est-ce que ça va reprendre pour nous« , explique-t-elle. Face à ce manque de visibilité sur la date de reprise du secteur, une catégorie des traiteurs de la métropole envisagent tout de même de recourir à la solution proposée par le CVE pour payer leurs dettes et relancer leur activité au moment opportun, nous indique notre interlocutrice.