L'Union Européenne a proposé l'envoi d' »observateurs indépendants » en Chine précisément dans le Xinjiang, où habitent traditionnellement les Ouighours, une minorité musulmane visée par des persécutions par Pékin selon la communauté internationale. Alors que Pékin réfute les accusations de traitements inhumains et des camps de concentration où sont internés de force les musulmans ouighours pour les faire changer de religion, plusieurs pays soutiennent leur existence et ont appelé les instances internationales telles que l'ONU à envoyer une mission en Chine. Le président du Conseil européen Charles Michel, a réitéré les « préoccupations sur le traitement par la Chine des minorités au Xinjiang et au Tibet, ainsi que sur le sort réservé aux défenseurs des droits de l'Homme et des journalistes » en s'adressant à la presse à l'issue d'une vidéoconférence avec le président chinois Xi Jinping. « Nous avons demandé l'accès d'observateurs indépendants au Xinjiang », a-t-il ajouté. « La question des droits de l'homme doit faire l'objet d'une attention très méticuleuse, l'un des points importants aujourd'hui est la proposition de mener des visites » dans les régions concernées, notamment à Hong Kong. Les Ouïghours, musulmans et turcophones, sont le principal groupe ethnique de la région du Xinjiang dans l'ouest de la Chine qui a notamment des frontières avec l'Afghanistan et le Pakistan, deux pays à majorité musulmane. Plusieurs pays ont alerté sur les « sévices » dont la minorité Ouighoure fait l'objet notamment des stérilisations forcées. Pékin affirme que ces camps d'internement sont destinés à la formation professionnelle et ont pour objectif d'éloigner les musulmans de l'extrémisme. Les pays occidentaux et de nombreuses ONG et institutions internationales accusent la Chine, de leur côté, de pratiquer des persécutions sur plus d'un millions de Ouighours musulmans, bafouant les droits de l'Homme et à grande échelle. Fin juillet, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait proposé qu'une « mission internationale émanant d'observateurs indépendants », « sous la houlette » de la Haute-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, l'ex-présidente chilienne Michelle Bachelet, se rende au Xinjiang pour enquêter. Washington a de son côté déjà adopté des sanctions ciblées contre des dirigeants politiques et les entreprises impliquées au Xinjiang. La Chine nie en bloc les accusations des pays occidentaux et refuse l'envoi d'une mission d'observateurs indépendants.