La Tunisie s'est enfin dotée d'un nouveau gouvernement après des semaines de tractations et plusieurs mois de crise politique. Les députés ont approuvé mardi, un nouvel exécutif composé de technocrates. La nouvelle équipe gouvernementale tunisienne composée par l'ex-ministre de l'Intérieur Hichem Mechichi, comporte des technocrates à savoir juges, universitaires, fonctionnaires et cadres du privé, a obtenu 134 voix sur 217 dans la nuit de mardi à mercredi. Les ministères régaliens ont été confiés à trois spécialistes du droit, sans carrière politique et inconnus du grand public. Malgré l'approbation du Parlement de ce nouvel exécutif six mois après avoir approuvé le précédent, les deux plus importants partis au pouvoir à savoir Ennahdha, Qalb Tounes et d'autres ont néanmoins exprimé d'importantes réserves et veulent remanier le cabinet rapidement. Les tensions politiques restent donc présentes dans le pays à la jeune démocratie. Le président du Parlement et patron d'Ennahdha Rached Ghannouchi, a déclaré à la suite de l'obtention de la confiance que l'Assemblée « a montré qu'elle était le coeur du pouvoir dans ce pays ». Ce gouvernement « peut régler les problèmes économiques, sanitaires, sécuritaires, je suis persuadé de sa réussite », a-t-il ajouté. « Je suis fier de ce soutien », a lancé Hichem Mechichi dans une déclaration à l'Afp à l'issue du vote, affirmant que le gouvernement pourra « avancer sur les problèmes économiques, du moment qu'il ne se retrouve pris dans aucun tiraillement politique ». Hichem Mechichi est arrivé à la tête du gouvernement grâce à Ennahda et son allié Qalb Tounes, malgré des tensions entre Ennahda, parti d'inspiration islamiste et le président Kais Saied, un indépendant. Le président a chargé M. Mechichi de former un gouvernement technocrate pour couper l'herbe sous le pied d'Ennahda.